La vie et la triste fin de Jean-Claude Brialy

La vie et la triste fin de Jean-Claude Brialy

En un demi-siècle, tout en poursuivant une brillante carrière d'acteur, Jean-Claude Brialy en est venu à incarner tout ce qu'il y a de meilleur dans la culture française. Bon vivant, il a ouvert son propre restaurant ; amateur de littérature, il a beaucoup lu et a écrit plusieurs livres à succès ; un conteur naturel, il s'est délecté de ses nombreuses apparitions à la télévision et à la radio.

Mais sa plus grande contribution était à l'art dramatique. Non seulement il a eu une carrière cinématographique substantielle, apparaissant dans environ cent quatre-vingts films pour le cinéma et la télévision, mais il était aussi un homme de la scène. Quand il ne marchait pas sur les planches, il aidait à diriger des théâtres et des festivals de cinéma. Il n'est pas étonnant qu'il soit devenu l'une des figures les plus aimées et les plus respectées de France.

Jean-Claude Brialy est né le 30 mars 1933 à Aumale en Algérie. Fils d'un colonel de l'armée française, sa petite enfance est marquée par de fréquents déplacements en France, avant que la famille ne s'installe à Strasbourg après la guerre.

Même s'il n'est pas particulièrement doué sur le plan académique, Brialy se montre très prometteur en art dramatique et remporte le premier prix du Conservatoire de Strasbourg. Contre la volonté de ses parents, il s'inscrit au Centre Dramatique de l'Est, pour suivre une formation de comédien.

Le service militaire intervient alors et Brialy se retrouve attaché à une unité de cinéma de l'armée dans la ville allemande de Baden-Baden. C'est là qu'il réalise son premier film, un court métrage intitulé "Chiffonard et Bon Alo". De retour à la vie civile, il ne tarde pas à réaliser ses ambitions d'acteur, et aussitôt il se lance dans des comédies de théâtre.

En 1954, plein d'optimisme juvénile, il s'installe à Paris, déterminé à se faire un nom en tant qu'acteur. Sans le soutien de sa famille, il vivait des maigres revenus d'emplois à temps partiel tout en cherchant du travail en tant qu'acteur.

C'est à cette époque qu'il rencontre un groupe d'intellectuels cinéphiles au franc-parler, critiques de la revue de cinéma Les Cahiers du cinéma. Leurs noms? Chabol, Godard et Rivette Le reste, comme on dit, appartient à l'histoire.

Jean-Claude Brialy fait ses débuts au cinéma en 1956 dans le court métrage de Jacques Rivette, Le Coup de Berger. Suivra un petit rôle dans Elena et les hommes de Jean Renoir (1956) puis, son premier grand rôle, dans le film de Jack Pinoteau de 1956, L'Ami de la famille. Vient ensuite un second rôle dans le film de 1958 de Pierre Gaspard-Huit, Christine , où Brialy rencontre l'actrice Romy Schenider, qui deviendra une amie intime.

A cette époque, les copains de Brialy au Cahier du cinéma s'étaient mis à faire leurs propres films et commençaient à avoir un impact bien plus grand qu'ils n'auraient pu le prévoir. Leur approche du cinéma était si diamétralement opposée aux conventions cinématographiques de l'époque que le cinéma français semblait traverser une période de renaissance effrénée.

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