270 milliards d’euros. C’est la fortune cumulée de l’homme et de la femme les plus riches du monde. Et pour la première fois dans l’histoire, tous les deux sont Français. D’après le classement du magazine américain Forbes, Bernard Arnault est désormais l’homme le plus riche de la planète. Signe de la bonne santé du secteur du luxe devant les valeurs de la high-tech, la fortune du PDG du groupe LVMH est estimée à 211 milliards de dollars (192,7 milliards d’euros), contre 158 en 2022, loin devant Elon Musk et ses 180 milliards. Seule femme du top 20, Françoise Bettencourt Meyers, arrive à la onzième place du classement mondial, avec une participation dans le groupe évaluée à plus de 80 milliards.
Le pays qui chérit tant l’égalité compte donc des champions du monde de la richesse. Et pas seulement deux. Selon les calculs de Forbes, il y a, en 2023, quarante-trois milliardaires français dont François Pinault (groupe Kering), les frères Wertheimer, propriétaires de Chanel, Nicolas Puech (Hermès), Vincent Bolloré (groupe Bolloré), Emmanuel Besnier, patron du géant du lait Lactalis, ou encore la famille Saadé, propriétaire de CMA CGM.
Un classement - qui en ces temps de crise sociale et de mobilisation contre les retraites – fait grand bruit et relance le débat sur la fiscalité des grandes fortunes ainsi que la fin de l’ISF. Scandée par les manifestants depuis des semaines dans les cortèges, taxer davantage les riches est une idée proposée également par des économistes, des politiques, des ONG et même des millionnaires. Dans son dernier rapport, l'association de lutte contre la pauvreté Oxfam explique que depuis 2020, les 1 % les plus riches ont capté 63 % des richesses produites, près de deux fois plus que le reste de la population mondiale. En France les milliardaires se sont enrichis de plus de 200 milliards d'euros depuis le début de la pandémie de Covid-19. La fortune cumulée des 42 milliardaires français s'élève désormais à plus de 544 milliards d'euros. Selon l’ONG, une taxation de ce patrimoine "d'à peine 2%" par an permettrait de combler le déséquilibre du système de "12 milliards d'euros" attendu en 2027 selon le Conseil d'orientation des retraites (COR).
Mais pour l’exécutif le raisonnement est "totalement faux". D'après le porte-parole du gouvernement, "taxer quelques dizaines de milliardaires" pour remédier au déficit des retraites est une erreur qui revient à confondre "la fortune personnelle d'un chef d'entreprise avec le capital d'une entreprise". Dans la logique développée par Olivier Véran, toute taxation des milliardaires sur le capital des sociétés dont ils sont propriétaires pénaliserait également les salariés de ces entreprises. Le président de la République Emmanuel Macron s’est lui dit récemment favorable à un "contribution exceptionnelle " des entreprises qui réalisent de gros profits, taclant au passage le cynisme de certaines sociétés qui utilisent leurs bénéfices pour racheter des actions et soutenir leurs cours en bourse.
Néanmoins l’idée fait son chemin aux Etats-Unis où Joe Biden a présenté un budget prévoyant de taxer davantage les plus riches ainsi que les entreprises, mais aussi en Europe : mardi 14 mars, à l’initiative de l’eurodéputée Aurore Lalucq et de l'économiste Gabriel Zucman, une tribune a été publiée pour réclamer la mise en place d’une taxation pour les ultra-riches au niveau international. Signée par plus de 130 députés européens, des économistes à la renommée mondiale, des associations, des syndicats, mais aussi des milliardaires, cette tribune appelle à un système qui ressemblerait à celui mis en place pour taxer les multinationales. D’après le professeur d'économie Gabriel Zucman "l’effort fiscal total des milliardaires est, par rapport à leurs revenus, deux fois moindre que celui du reste de la population. Une situation de moins en moins tolérée et que l’on peut très bien corriger", selon lui.
Nos experts :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance et auteur de "Le grand basculement"
- Vanessa Schneider, grand reporter - Le Monde
- Gaëlle Macke, directrice déléguée de la rédaction - Challenges
- Thomas Porcher, économiste et auteur de "Mon dictionnaire d’économie"
Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.france5.fr/emissions/c-dan...
| Facebook : https://www.facebook.com/Cdanslairf5/
| Twitter : https://twitter.com/CdanslairF5
Le pays qui chérit tant l’égalité compte donc des champions du monde de la richesse. Et pas seulement deux. Selon les calculs de Forbes, il y a, en 2023, quarante-trois milliardaires français dont François Pinault (groupe Kering), les frères Wertheimer, propriétaires de Chanel, Nicolas Puech (Hermès), Vincent Bolloré (groupe Bolloré), Emmanuel Besnier, patron du géant du lait Lactalis, ou encore la famille Saadé, propriétaire de CMA CGM.
Un classement - qui en ces temps de crise sociale et de mobilisation contre les retraites – fait grand bruit et relance le débat sur la fiscalité des grandes fortunes ainsi que la fin de l’ISF. Scandée par les manifestants depuis des semaines dans les cortèges, taxer davantage les riches est une idée proposée également par des économistes, des politiques, des ONG et même des millionnaires. Dans son dernier rapport, l'association de lutte contre la pauvreté Oxfam explique que depuis 2020, les 1 % les plus riches ont capté 63 % des richesses produites, près de deux fois plus que le reste de la population mondiale. En France les milliardaires se sont enrichis de plus de 200 milliards d'euros depuis le début de la pandémie de Covid-19. La fortune cumulée des 42 milliardaires français s'élève désormais à plus de 544 milliards d'euros. Selon l’ONG, une taxation de ce patrimoine "d'à peine 2%" par an permettrait de combler le déséquilibre du système de "12 milliards d'euros" attendu en 2027 selon le Conseil d'orientation des retraites (COR).
Mais pour l’exécutif le raisonnement est "totalement faux". D'après le porte-parole du gouvernement, "taxer quelques dizaines de milliardaires" pour remédier au déficit des retraites est une erreur qui revient à confondre "la fortune personnelle d'un chef d'entreprise avec le capital d'une entreprise". Dans la logique développée par Olivier Véran, toute taxation des milliardaires sur le capital des sociétés dont ils sont propriétaires pénaliserait également les salariés de ces entreprises. Le président de la République Emmanuel Macron s’est lui dit récemment favorable à un "contribution exceptionnelle " des entreprises qui réalisent de gros profits, taclant au passage le cynisme de certaines sociétés qui utilisent leurs bénéfices pour racheter des actions et soutenir leurs cours en bourse.
Néanmoins l’idée fait son chemin aux Etats-Unis où Joe Biden a présenté un budget prévoyant de taxer davantage les plus riches ainsi que les entreprises, mais aussi en Europe : mardi 14 mars, à l’initiative de l’eurodéputée Aurore Lalucq et de l'économiste Gabriel Zucman, une tribune a été publiée pour réclamer la mise en place d’une taxation pour les ultra-riches au niveau international. Signée par plus de 130 députés européens, des économistes à la renommée mondiale, des associations, des syndicats, mais aussi des milliardaires, cette tribune appelle à un système qui ressemblerait à celui mis en place pour taxer les multinationales. D’après le professeur d'économie Gabriel Zucman "l’effort fiscal total des milliardaires est, par rapport à leurs revenus, deux fois moindre que celui du reste de la population. Une situation de moins en moins tolérée et que l’on peut très bien corriger", selon lui.
Nos experts :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance et auteur de "Le grand basculement"
- Vanessa Schneider, grand reporter - Le Monde
- Gaëlle Macke, directrice déléguée de la rédaction - Challenges
- Thomas Porcher, économiste et auteur de "Mon dictionnaire d’économie"
Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.france5.fr/emissions/c-dan...
| Facebook : https://www.facebook.com/Cdanslairf5/
| Twitter : https://twitter.com/CdanslairF5
- Catégories
- Cours de Batterie & Percussions
- Mots-clés
- Emmanuel Macron, Françoise Bettencourt Meyers, ISF
Commentaires