Histoire des représentations des espaces-mondes urbains #5/6 - Kader Mokaddem - Cours public 2022

Histoire de la représentation des espaces-mondes urbains. Formes contemporaines d'appareil de captures [Imaginaire contemporain et récit] #5/6
Thème : Différence et répétition (théorie des deux jumeaux qui ne se ressemblaient pas).

Kader Mokaddem - Cours public 2022
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Les appareils de capture du sensible adaptent nos perceptions et construisent des modes spécifiques de représentation du monde. Face aux changements contemporains, les récits jouent un rôle spécifique : ils déploient des modes d’appropriation pour répondre aux changements actuels de représentation et ouvrent à de nouveaux horizons imaginaires. Pour saisir en quoi le récit comme appareil de capture est effectif, il faut comprendre en quoi il développe de nouveaux espaces imaginaires. Les récits déploient une manière d’être au monde - ainsi le récit (comme une des modalités de la fiction) institue des procédés d’inscription de la subjectivité, des modes de subjectivation… Nos récits contemporains disent et manifestent une forme de déshérence de la subjectivité tout en cherchant à inventer des moyens particuliers pour la préserver. A ce titre, la fragmentation, la sériation, l’individuation pratiquées par les récits actuels sont révélateurs de techniques relevant de nos appareils de capture: la série filmique, le jeu vidéo feront l’objet de moments d’analyse pour comprendre ce tressage de la subjectivité.

Kader Mokaddem est professeur de philosophie. Il a été archéologue au sein de l’AFAN, puis professeur de philosophie et d’esthétique au sein de l’École supérieure d’art et design de Saint-Etienne où il a participé à la création du laboratoire Images-Récits-Documents. Il a travaillé sur les statuts accordés aux images et sur la pertinence à construire un nouveau concept pour rendre compte de la situation actuelle des images, l’imagénéisation. Ce concept doit permettre de penser l’image dans les diverses disciplines qui l’utilisent. Il permet de tenir à juste distance les absorptions de l’image par les réflexions sur l’imaginaire et l’imagination. En ce sens, il travaille à une réévaluation du concept d’idéologie. Il travaille depuis quelque temps sur une édition critique de certains pénitentiels pour en montrer l’actualité dans les pratiques existentielles – insistant sur la manière dont ces textes construisent des représentations idéologiques de la singularité contradictoire avec la normativité des règles et des lois. En collaboration avec Jean-Claude Paillasson du laboratoire Images-Récits-Documents, il travaille également sur le rapport entre graphisme et pensée philosophique. Il est également membre du Studio Expériences sensibles et recherches urbaines du Labex IMU.