Agapé, Dernière Cène, Léonard de Vinci (1495-1498). Photographies et texte de François-Marie Périer

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"Et il répondit: C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint." Matthieu, 19, 4-6
Les appels au Festin ont toujours été des appels au Destin, pour célébrer le monde ensemble ou le changer, dans les Grands soirs où tout semble possible, et quelque fois le devient.
La Dernière Cène est l'archétype, pour le monde chrétien, mais avec une portée universelle, du moment le plus intense de la communion des apôtres avec le Christ, communion à venir avec tous les êtres, que la Messe rappelle depuis deux millénaires. Point d'équilibre entre la Vie et la Mort, la fidélité et la trahison, l'Espérance et le désespoir, le Rêve et la Révolte, la réjouissance de la fête et l'angoisse de l'épreuve, où le Christ célèbre le sacrifice passé de l'agneau et celui à venir de Soi-même, la consommation d'une vie et le don de la sienne.

Tous les repas de famille ont quelque-chose de la Dernière Cène (...) Agapé, ce mot grec désignant la forme la plus haute de l'amour, a donné les agapes, ces repas que les premiers Chrétiens étaient invités à prendre ensemble pour renforcer l’amour qu’ils se portaient, signe donné par le Christ de leur reconnaissance. (...)

La Dernière Cène de Léonard de Vinci (1452-1519), n'est pas l’œuvre la plus célèbre du génie toscan (Mona Lisa-la Joconde), ni la plus chère (Salvator Mundi à la paternité aussi mystérieuse que celle de son modèle). Mais c'est pour beaucoup la plus bouleversante, la plus totale, peinte au soir d’un siècle renaissant (1495-1498), aube de communion de tous les possibles où Léonard déposant ses pigments dans le ciment frais comme dans une chair à peine baptisée recevant la Lumière, en témoignant de ce moment où tout se joue et où l'on ne joue plus. Les deux ailes des apôtres s'étendent depuis le corps du Christ comme une chaîne de montagnes à la gauche et à la droite du sommet central ou de la vallée médiane, ou la Mer Rouge s'écartant autour d'un nouveau Moïse dans une nouvelle Pâques quelques années avant un nouvel Exode. Au milieu des vagues du Pêcheur d’Hommes, du séisme du Messie, s’agitent tous les apôtres par toutes les passions. Mais comme dans l’œil du cyclone, où se lient et se lisent en toutes lettres, elle et lui, e dans l’o, deux personnages seuls sont en paix dans la Passion : Jésus et Jean, le disciple qu'il aimait, le seul imberbe, et si semblable dans sa représentation traditionnelle, de Marie-Madeleine, que cela nous interroge surtout lorsqu’on sait que Semblable se traduit Syzygie en grec et désigne dans l’ancienne Gnose l’épouse du Christ, la Sagesse.

Et Jean est l’auteur du plus gnostique des évangiles, non pas synoptique, mais syzygique. Jean comme Marie-Madeleine seront tous deux aussi présents aux pieds de la Croix. La fresque de Léonard se trouve dans le réfectoire du couvent Santa Maria delle Grazie de Milan, Mediolanum, le Milieu du Monde, où l’on entend ensemble mille lieux et mille yeux. L’œuvre joue sur l’ambiguïté entre le plus jeune des apôtres, l'apôtre de l'Amour et de l'Apocalypse, Jean, et celle qui l'oignit en larmes, amoureusement, qui le verra le premier ressuscité et qui peut incarner, comme Marie sa mère, l’Épouse de l'Agneau dans la Révélation johannique, lorsque, de la mort et des larmes, il n'y en aura plus et que chacun sera appelé à avoir sa part du fruit de l'Arbre de Vie, loin de tout anathème génésique punissant le premier couple coupable d’avoir goûté à l’Arbre de Connaissance, et loin de tout holocauste.
(...) . Et les apôtres, ceux qui se veulent, les plus proches de ceux qu'ils disent aimer, semblent à la fois repoussés par le cœur central, dans la caricature breughélienne ou la détresse de leurs visages, ou tirant des deux côtés pour séparer ces êtres, dont ils ne supporteraient pas la beauté éblouissante.
Le Soleil, image divine au centre des planètes et des 12 signes du Zodiaque, crée la Lumière, la chaleur et la vie en obligeant les particules centrifuges à fusionner dans son cœur... C'est ce que montre, avec ces douze apôtres, Léonard, dont on a célébré les 500 ans du départ l'an passé, le cycle d'un Phénix. Né en période pascale et en temps de première Renaissance, optimiste, le 15 avril 1452, d'une servante de 15 ans, Caterina - la Pure - et de son maître Piero dei Vinci, le destin de l'enfant avait quelque-chose de christique et d'écrit. (...)
Il n'y a que l'Amour semble dire Léonard dans la Dernière Cène, où les époux auraient comme un premier regard, ou un dernier regard, baissé et les mains qui chercheraient à s'effleurer pour la première ou la dernière fois, avant la prochaine fois, car dans autrefois on entend autres fois... 12 mars 2020, complété le 13 mars 2020
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