Un essai sur la photo de rue (BlackMagic 6K)

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Une invitation à voyager tout près, à redécouvrir le monde autour de nous, à observer plus...

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Réalisation : Victor Michaud
Musique : Maximilien Gomart (https://www.youtube.com/channel/UC9CyXGLndImqbzUrwdheutg)

Le texte :

Nombreux sont les espaces où l’homme impacte le réel, où la société évolue, mais l’un est certainement plus flagrant : la rue.

Pourtant, la rue, c’est d’abord le théâtre de notre vie, nous sommes seulement les acteurs qui y évoluent. Rien, à premier abord, n’y est particulier pour une personne traversant machinalement celle-ci.
Un changement de point de vue s’impose alors pour y découvrir sa complexité, un point de vue large mais aussi précis, qui permet d’embrasser la globalité comme le spécifique.

Afin de rendre compte de ce point de vue, on utilisera un moyen de le fixer dans le temps grâce à l’appareil photo. On cherchera alors à sélectionner, au travers de ce prisme, les éléments qui ensemble re créeront cet instant de réalité, non sans touche d’engagement et de subjectivité.

C’est alors qu’en attendant suffisamment, on observe des choses étonnantes. En prenant le temps, c’est un nouveau point de vue qui s’offre à nous, ni spatial, ni temporel mais mental, le regard embrasse tout autant la globalité que l’infime.


L’observateur pourvu de ce nouveau point de vue devient ainsi un scientifique. Il cherche à comprendre, à questionner la réalité. Mais il n’est pas extérieur à celle-ci, et chaque interférence avec le réel modifie les évènements. Il participe aussi à cette expérience et influence lui aussi la réalité qu’il observe.

Afin de limiter ces interférences, la clé c’est d’anticiper. Notre monde est en partie déterministe, chaque action suit un schéma, une logique. Quand on commence à entrevoir les rouages sous-jacents à cette incroyable machinerie, on peut alors se concentrer sur les détails inhabituels, les anomalies chaotiques qui tel un battement d’aile de papillon se développent en une suite exponentielle d’événements de grande ampleur.

Des lors, chaque prise de vue est motivée par l’idée de rendre compte de ces instants. Ceux-ci peuvent être une concordance d’événements, ou alors un point de vue nouveau et particulier. Remarquer qu’à une heure précise dans un endroit particulier, la lumière interagit de façon étonnante avec la rue, ou encore qu’observer une foule au travers de son ombre, offre une toute autre vision d’une gare en heure de pointe. En focalisant sur des événements banals, en limitant le cadre, on oblige le regard à se concentrer.


Mais à trop vouloir décrire, on détruit. Il faut alors suggérer finement avec l’intermédiaire d’une image dont la complexité s’étend sur plusieurs niveaux. On ne fait qu’inspirer une explication, une émotion.

Malgré l’apparente absence de mouvement dans ces photos, elles n’en paraissent pas fixes pour autant. Cela provient de l’explosante-fixe, une chose perçue simultanément en mouvement et au repos, dualité qui provient de notre fabuleuse capacité à imaginer. Pour nous, rien n’est fixe, tout évolue et change, le temps n’arrête pas de s’écouler.

Alors, la photo concentre le regard. C’est l’œil qui guette ces instants, qui tourne inlassablement, à l’affût, toujours prêt. La photo est un dessin immédiat.

Cependant, observer n’est pas simple. La composition et l’agencement doivent être la plus grande préoccupation, mais au moment de photographier, elle n’est qu’une intuition, car nous traitons des instants fugitifs et abstraits. La justesse de ces instants ne fait que développer le paradoxe : ces instants sont infiniment courts mais il en découle une longue histoire, complexe et continue.

Mais en observant des événements singuliers, on ne peut s’empêcher de leur donner du sens, c’est le hasard objectif. Celui-ci caractérise les coïncidences troublantes, les évènements étonnants mais il n’est que pure contingence, dont on ne peut rien retirer. Ces coïncidences peuvent se produire ou non et chercher à les expliquer les dénuerait de sens.


Cependant, les événements singuliers retiennent toute notre attention, à l’inverse de ceux plus ordinaires. Ces derniers, considérés pour leur banalité, sont paradoxalement absents de nombreuses photos et deviennent alors dignes d’intérêt. En allant chercher le vernaculaire, l’ordinaire, on focalise alors sur ce que tout le monde voit mais que personne ne regarde. On s’intéresse alors à des évènements simples, à une certaine particularité d’un lieu et l’on y découvre les singularités qui nous étaient invisibles jusqu’alors.

Un nouveau regard sur le réel nous permet d’en changer la saveur. Les représentations qui découlent de celui-ci en sont un témoignage, pourvu d’un nouveau point de vue, unique et passionnant. Changer sa façon d’observer, c’est changer aussi le monde qui nous entoure.
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