Un Christ de Calvaire par Louis Jobin - Sculpteur Ancien du Québec

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LE CHEMIN DE RONDE. La valeur patrimoniale des calvaires illustre un phénomène ethnologique qui a marqué le Québec. Souvent situés en bordure de routes, les calvaires occupaient une place importante dans la vie religieuse et sociale des catholiques. Ils témoignent d’un courant de dévotion envers les images dramatiques du Christ souffrant ou mort. L'importance du sujet de la crucifixion est telle que la scène a été détachée de la représentation du chemin de croix et traitée isolément. Ainsi l’intérêt grandissant des fidèles pour la crucifixion suscite l’érection de nombreux calvaires extérieurs. Ceux-ci se substituent parfois aux croix de chemin simples ou aux croix avec instruments de la Passion à partir des années 1820 au Québec.

Le site d’un calvaire en bordure de chemin est habituellement utilisé pour la prière et le recueillement, notamment lors de certaines fêtes religieuses, remplaçant ainsi l’église pour les communautés rurales qui en sont éloignés. Il peut également être érigé pour demander une faveur spéciale ou commémorer un événement. Il peut aussi servir simplement de lieu de rencontre, de rassemblement populaire et de point de repère.

Le calvaire Georges-Gagnon de Deschaillons-sur-Saint-Laurent est composé d’un Christ en croix et d’un édicule. La statue de Jésus est en bois sculpté. Il est représenté la tête penchée vers la droite, les yeux fermés ainsi que les pieds cloués côte à côte sur le suppedanum (support sous les pieds du Christ). Le périzonium est ajusté à la taille par une corde. La croix en bois, peinte en brun foncé, se termine à chaque extrémité par un ornement fleurdelisé. Le titulus, portant l’inscription INRI, est posé sur la partie supérieure de la croix. L’édicule en bois peint en blanc, de plan octogonal, est coiffé d’un toit à huit versants à larmiers retroussés surmontés d’une croix et d’un coq. L’édicule est ouvert sur toutes ses faces au niveau du sol sur une base en béton.

La valeur patrimoniale du calvaire Georges-Gagnon repose également sur son intérêt artistique. La magnifique statue du Christ, réalisée en 1880, est de la main de Louis Jobin (1845-1928). Jobin compte parmi les statuaires québécois les plus réputés de la fin du XIXe siècle et des premières décennies du siècle suivant. Bien qu'il ait créé plusieurs œuvres profanes au début de sa carrière, il est surtout connu pour sa production religieuse. Le calvaire est l'un des thèmes les plus représentés par l'artiste. C’est lors de la restauration du calvaire en 2001 que la statue du Christ perd la polychromie qu’elle affichait au cours de décennies précédentes.

Le calvaire Georges-Gagnon fait également partie du « trésor » établi lors de l'inventaire des calvaires et croix de chemin du Québec. Le trésor rassemble les 25 monuments, parmi les 3000 inventoriés sur le territoire québécois, qui sont à la fois des œuvres de sculpture et d'architecture et occupent le même emplacement depuis au moins 1920.

Si les calvaires et les croix de chemin sont d’abord des objets religieux, leur caractère patrimonial s’affirme peu à peu en imprimant d’un cachet particulier les campagnes québécoises, puis en devenant des objets culturels témoignant du passé de nos ancêtres. Exposés aux intempéries, plusieurs calvaires extérieurs en bois ont disparu au fil des ans et peu subsistent au Québec aujourd’hui. Le calvaire Georges-Gagnon de Deschaillons-sur-Saint-Laurent constitue donc un élément significatif d’un précieux héritage patrimonial québécois, à la fois riche et vulnérable, qu’il faut protéger.
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