La Comédie de K. est une pièce de théâtre construite à partir d'une sélection des fragments narratifs de Franz Kafka issu de la ddernière traduction des Œuvres complètes publiées dans la Bibliothèque de la Pléiade en 2018 et 2022.
K., amnésique et sans passé, est catapulté sur scène. Invité à une soirée, il hésite entre rester seul ou rejoindre la société. K. zigzague alors parmi une foule de doubles, chacun â la recherche de plénitude. Tous incarnent au pied levé différents rôles qui les font basculer dans des situations à la fois familières et grotesques, comiques et hallucinées.
La Comédie de K.
Texte : Franz Kafka I Choix des fragments - mise en scène : Frédéric Moulin
Interprétation : Caroline Garnier, Jennifer Yestard, Frédéric Moulin Dramaturgie: Filippo Bruschi
Lumières: Arnaud Barré
Costumes : Léa Deligne
Conseillers littéraires : Stéphane Pesnel, Georges-Arthur Goldschmidt Collaboration artistique : Dick Turner, Claire Pasquier
Note d’intention du metteur en scène
L'humour de Kafka est brutal, visuel et scénique. Son comique est hors du monde utilitaire, c'est non conforme, alors évidemment ça fait rire. Georges-Arthur Goldschmidt. K. est tout à la fois interrompu par ses doubles, empêtré dans un dédale de contradictions, égaré dans des abîmes de réflexion, coincé dans un buisson d'épines... Cependant, rien ne semble résister à sa persévérance, II ne renonce jamais, même au coeur de la situation la plus inextricable. Tout comme le personnage de La Linea, K. finit toujours par se redresser, tel un culbuto.
Je choisis un langage scénique discrépant qui fait évoluer les protagonistes dans un espace composé de voies toujours réinventées, de rapports désynchronisés, illogiques entre l'action et le texte. Le spectateur plonge dans l'inachevé et l'inachevable, dans l'intériorité d'une pensée qui ne fait que bifurquer. II semble que K. pourrait découvrir quelque chose qu'iI ne cherche pas mais dont il a toujours eu connaissance : celui qu'on cherche habite juste à côté (voir p.7). On est proche de Michel Serres : la véritable découverte est imprévue et peut ètre violente comme la foudre qui fait des zigzags, comme la pensée qui passe par, sous, sur, à travers, qui chemine avec, à côté de, hors de, zigzague. Les trois K. sont en permanence sur le qui-vive. Leurs corps sont morcelés, secoués, revêtus de nombreux, tout petits morceaux d'étoffe. Pour renforcer la parcellarité, les dédoublements et l'hybridation, les costumes aux couleurs vives sont composés de matières hétérogènes montées en surcouches et en transparence. Les trois K. évoluent dans un décor épuré ou seuls les effets de lumières les font surgir, soulignent leurs émotions, matérialisent les lieux de rencontres, les seuils, l'intimité d'une chambre. Les dessins de Kafka servent également de support pour réaliser sur scène le parcours émotionnel de K., une atmosphère, un décor, des attitudes burlesques.
La quête de K. renvoie à la question de l'harmonisation entre l'individu et la société. La derrière réplique de la pièce Quel silence ? ressortit à une énième gesticulation de la parole.
K. ici nomme le silence duquel il pourrait naître. Ma vie est hésitation devant la naissance , Journal. On retrouve K. qui hésite sur un seuil, de nouveau partagé entre les exigences de clarté que le fortuit et l'amnésie lui imposent, et l'intuition que la vie extérieure, la communauté des hommes, pourrait lui offrir l'opportunité de s'incarner pleinement. La Comédie de K. se poursuit.
Frédéric Mouliln
Télégrenoble, votre chaîne d'infos locale iséroise.
Site officiel : https://www.telegrenoble.net/
Facebook : https://www.facebook.com/telegrenoble/
Instagram : https://www.instagram.com/telegrenoble/
X : https://x.com/telegrenoble
K., amnésique et sans passé, est catapulté sur scène. Invité à une soirée, il hésite entre rester seul ou rejoindre la société. K. zigzague alors parmi une foule de doubles, chacun â la recherche de plénitude. Tous incarnent au pied levé différents rôles qui les font basculer dans des situations à la fois familières et grotesques, comiques et hallucinées.
La Comédie de K.
Texte : Franz Kafka I Choix des fragments - mise en scène : Frédéric Moulin
Interprétation : Caroline Garnier, Jennifer Yestard, Frédéric Moulin Dramaturgie: Filippo Bruschi
Lumières: Arnaud Barré
Costumes : Léa Deligne
Conseillers littéraires : Stéphane Pesnel, Georges-Arthur Goldschmidt Collaboration artistique : Dick Turner, Claire Pasquier
Note d’intention du metteur en scène
L'humour de Kafka est brutal, visuel et scénique. Son comique est hors du monde utilitaire, c'est non conforme, alors évidemment ça fait rire. Georges-Arthur Goldschmidt. K. est tout à la fois interrompu par ses doubles, empêtré dans un dédale de contradictions, égaré dans des abîmes de réflexion, coincé dans un buisson d'épines... Cependant, rien ne semble résister à sa persévérance, II ne renonce jamais, même au coeur de la situation la plus inextricable. Tout comme le personnage de La Linea, K. finit toujours par se redresser, tel un culbuto.
Je choisis un langage scénique discrépant qui fait évoluer les protagonistes dans un espace composé de voies toujours réinventées, de rapports désynchronisés, illogiques entre l'action et le texte. Le spectateur plonge dans l'inachevé et l'inachevable, dans l'intériorité d'une pensée qui ne fait que bifurquer. II semble que K. pourrait découvrir quelque chose qu'iI ne cherche pas mais dont il a toujours eu connaissance : celui qu'on cherche habite juste à côté (voir p.7). On est proche de Michel Serres : la véritable découverte est imprévue et peut ètre violente comme la foudre qui fait des zigzags, comme la pensée qui passe par, sous, sur, à travers, qui chemine avec, à côté de, hors de, zigzague. Les trois K. sont en permanence sur le qui-vive. Leurs corps sont morcelés, secoués, revêtus de nombreux, tout petits morceaux d'étoffe. Pour renforcer la parcellarité, les dédoublements et l'hybridation, les costumes aux couleurs vives sont composés de matières hétérogènes montées en surcouches et en transparence. Les trois K. évoluent dans un décor épuré ou seuls les effets de lumières les font surgir, soulignent leurs émotions, matérialisent les lieux de rencontres, les seuils, l'intimité d'une chambre. Les dessins de Kafka servent également de support pour réaliser sur scène le parcours émotionnel de K., une atmosphère, un décor, des attitudes burlesques.
La quête de K. renvoie à la question de l'harmonisation entre l'individu et la société. La derrière réplique de la pièce Quel silence ? ressortit à une énième gesticulation de la parole.
K. ici nomme le silence duquel il pourrait naître. Ma vie est hésitation devant la naissance , Journal. On retrouve K. qui hésite sur un seuil, de nouveau partagé entre les exigences de clarté que le fortuit et l'amnésie lui imposent, et l'intuition que la vie extérieure, la communauté des hommes, pourrait lui offrir l'opportunité de s'incarner pleinement. La Comédie de K. se poursuit.
Frédéric Mouliln
Télégrenoble, votre chaîne d'infos locale iséroise.
Site officiel : https://www.telegrenoble.net/
Facebook : https://www.facebook.com/telegrenoble/
Instagram : https://www.instagram.com/telegrenoble/
X : https://x.com/telegrenoble
Commentaires