SIVORI : Caprice n° 5

Violon : Christophe BOULIER
Extrait du DVD des 24 caprices de Paganini.
Né à Gênes le 25 octobre 1815, Camillo Sivori commença le violon à l'âge de 5 ans avec Restano, puis Costa (qui fut professeur de Paganini) et Dellepiane. Il n'a que 8 ans lorsqu'il rencontre Paganini. Celui-ci est impressionné et, lui qui ne veut aucun élève, consent non seulement à prodiguer ses conseils mais aussi à lui donner des leçons. Au cours de son impressionnante carrière, qui dura près de 70 ans et qui lui fit parcourir le monde, il fit la connaissance de Mendelssohn, Berlioz, Schumann, Vieuxtemps, Spohr, Ernst, Bériot, Bull, Verdi... Ce dernier avait écrit en 1873 un Quatuor à cordes en mi mineur, et lors de la "première" à Paris en 1876, il tint absolument à ce que Sivori en soit l'un des interprètes. Sivori compta parmi ses élèves le père du célèbre violoniste français Zino Francescatti. En 1893, sa santé déclina, et il quitta Paris où il avait élu domicile pour retourner dans sa ville natale. Il est mort à Gênes le 19 février 1894. Un siècle plus tard (la majeure partie de ses œuvres n'est pas éditée et n'a pas de numéro d'opus), les héritiers permettent l'examen des manuscrits en leur possession. Un catalogue d'une centaine de pages a été établi par Gérard Thomas-Baruet (correspondant de l'Institut Paganini de Gênes, spécialiste de Paganini et de Sivori). Parmi les précieux violons qu'il possédait (un Amati, un Bergonzi, ou encore le Cadiz que Stradivarius avait réalisé en 1722...), il en est un pour lequel il avait une prédilection : un Vuillaume. Traçons en deux mots l'histoire de cet instrument. En 1833, à Paris, Paganini confie son violon préféré (le fameux Cannone, signé Guarneri del Gesù) à Jean-Baptiste Vuillaume (1798/1875), pour une délicate réparation de la table d’harmonie. Ce célèbre luthier que Paganini connaissait bien, répara parfaitement le Cannone, mais en réalisa aussi une copie tellement fidèle que Paganini, enthousiaste, lui proposa de l’acheter. Vuillaume lui donna l’instrument en signe d’estime. Sept années plus tard, en 1840, Paganini le cède à son seul disciple (Sivori). Peu de temps après la mort de ce dernier, ses héritiers donnèrent son violon à la mairie de Gênes, qui depuis ce moment le garde au Palais Tursi avec le violon de Paganini.