Rude #6 : Moscow Death Brigade

* Diffusé la première fois le 20 novembre 2018*

Passage inévitable au Magasin 4, la salle alternative par excellence de Bruxelles. Nous avons rencontré le groupe russe Moscow Death Brigade.

Avec leurs cagoules et leurs allures de hooligans en streetwear, ces rappeurs et graffeurs de Moscou ont pris pour habitude depuis leurs débuts en 2007 de mélanger les genres et de rassembler les sous cultures entre elles.

La raison de cet anonymat avec ces cagoules noires sur la tête n’est pas du tout " fashion " mais il s’agit bien, au départ, de se préserver d’éventuelles attaques.

Car depuis la fin des années 1990, faire partie de la scène underground en Russie signifie risquer sa vie. Des bandes de nationalistes russes ouvertement néo-nazis ont organisés bon nombre d’attaques aux couteaux… Skateurs, graffeurs, punks, et tous les kids à contre-courant ont dû s’organiser et assurer leur propre sécurité. Ils étaient devenus la cible d’attaques préméditées qui a couté la vie à des dizaines de jeunes. Pour l’instant, du côté de Moscou, les choses semblent aller mieux qu’il y a 15 ans mais la prudence reste de mise.

La combinaison entre rap et punk/metal, avec des textes en russe ou anglais très engagés a eu pour effet de fédérer les tribus urbaines.

Moscow Death Brigade
Moscow Death Brigade © DR
Et d’un point de vue plus général, ils marquent leur opposition aux politiques répressives d’enferment des politiques anti-immigration. La symbolique du "Coupe-boulon", "Boltcutter" (ou pince monseigneur) utilisée dans la création de leur album est très claire : il faut couper les barbelés, les barreaux, les chaînes …

Le titre "paper please" est un autre bon exemple de leur crédo : personne n’est illégal.

Moscow Death Brigade a réussi à fusionner des genres tout en se forgeant une solide réputation lors de ses nombreux concerts partout en Europe.

Ils sont parfois invités par des groupes de supporters de foot Ultras. Mais le ballon rond n’est pas une priorité pour eux… C’est plutôt la lutte contre les discriminations.

Le groupe s’engage contre la violence au travers d’une action concrète. Durant toute leur tournée, ils collectent des fonds au profit d’une ONG, "Sisters help".

Avec la campagne "No Means No", ils soutiennent financièrement cette association qui aide les victimes de violences conjugales ou d’agressions sexuelles. Ce type d’ONG n’est pas financé par le gouvernement. Ce sont donc les citoyens qui tentent de palier ce manque.

Avec leur album "Boltcutter", ils s’en tiennent toujours à leur attitude rap-hardcore avec des textes socialement engagés mais, cette fois, ils se sont tournés vers des productions beaucoup plus electro oldschool.

Vous aurez compris que Moscow Death Brigade est un groupe qui déteste les barrières, qu’elles soient sonores, mentales ou matérielles…

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"Rude" part à la rencontre des scènes alternatives. Des reportages de styles musicaux très variés qui brisent les clichés et explorent les contre-cultures. Qu’il s’agisse d’artistes ou de collectifs organisateurs d’événements, le but est de mettre en avant des acteurs bien souvent méconnus.

Une séquence réalisée par Gaetan Huon.

#RUDE #Classic21​ #RTBF​

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