Sous la direction de Pablo Heras-Casado, l'Orchestre philharmonique de Radio France joue le Boléro de Ravel. Extrait du concert donné le 3 décembre 2021 à l'auditorium de la Maison de la Radio.
Lorsque la danseuse Ida Rubinstein propose à Ravel de collaborer à un « ballet de caractère espagnol intitulé Fandango », c’est pour lui confier l’orchestration de six pièces d’Iberia, recueil pour piano d’Isaac Albeniz. Cependant, Ravel apprend que les droits ont déjà été accordés au compositeur espagnol Enrique Arbos pour un projet du même ordre. Il se désole : « Ma saison est foutue. » Informé de ses intentions, Arbos propose généreusement de céder son privilège. Mais voilà qu’entre-temps, Ravel a l’idée de ce qui deviendra le Boléro. « Après tout, j’aurai plus vite fait d’orchestrer ma musique que celle des autres », déclare-t-il à Ida Rubinstein.
Pour ce ballet, il invente l’une des plus célèbres mélodies de l’histoire de la musique, mais qui ne cesse de se dérober à la mémoire, comme l’observe Émile Vuillermoz : « L’homme de la rue se donne la satisfaction de siffler les premières mesures du Boléro mais bien peu de musiciens professionnels sont capables de reproduire de mémoire, sans une faute de solfège, la phrase entière qui obéit à de sournoises et savantes coquetteries. » L’originalité stupéfiante de la partition réside plus encore dans sa construction. « Pas de forme proprement dite, pas de développement, pas ou presque de modulation », écrit Ravel au compositeur cubain Joaquín Nin.
L’œuvre est en effet fondée sur la répétition obsessionnelle du thème, soutenu lui-même par un ostinato rythmique plus obsessionnel encore. Seul moteur de l’évolution : l’orchestration, qui s’enrichit peu à peu. L’implacable crescendo conduit à une explosion, moment où l’on quitte – brièvement – la tonalité principale. Cette conclusion rappelle celles d’Alborado del gracioso et de La Valse, « tournoiement fantastique et fatal » qui évoquait les fastes de la capitale autrichienne anéantis par la Première Guerre mondiale.
Lorsque la danseuse Ida Rubinstein propose à Ravel de collaborer à un « ballet de caractère espagnol intitulé Fandango », c’est pour lui confier l’orchestration de six pièces d’Iberia, recueil pour piano d’Isaac Albeniz. Cependant, Ravel apprend que les droits ont déjà été accordés au compositeur espagnol Enrique Arbos pour un projet du même ordre. Il se désole : « Ma saison est foutue. » Informé de ses intentions, Arbos propose généreusement de céder son privilège. Mais voilà qu’entre-temps, Ravel a l’idée de ce qui deviendra le Boléro. « Après tout, j’aurai plus vite fait d’orchestrer ma musique que celle des autres », déclare-t-il à Ida Rubinstein.
Pour ce ballet, il invente l’une des plus célèbres mélodies de l’histoire de la musique, mais qui ne cesse de se dérober à la mémoire, comme l’observe Émile Vuillermoz : « L’homme de la rue se donne la satisfaction de siffler les premières mesures du Boléro mais bien peu de musiciens professionnels sont capables de reproduire de mémoire, sans une faute de solfège, la phrase entière qui obéit à de sournoises et savantes coquetteries. » L’originalité stupéfiante de la partition réside plus encore dans sa construction. « Pas de forme proprement dite, pas de développement, pas ou presque de modulation », écrit Ravel au compositeur cubain Joaquín Nin.
L’œuvre est en effet fondée sur la répétition obsessionnelle du thème, soutenu lui-même par un ostinato rythmique plus obsessionnel encore. Seul moteur de l’évolution : l’orchestration, qui s’enrichit peu à peu. L’implacable crescendo conduit à une explosion, moment où l’on quitte – brièvement – la tonalité principale. Cette conclusion rappelle celles d’Alborado del gracioso et de La Valse, « tournoiement fantastique et fatal » qui évoquait les fastes de la capitale autrichienne anéantis par la Première Guerre mondiale.
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- France Musique, 6 Décembre 2021, Orchestre Philharmonique de Radio France, bolero, ravel
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