Qu'est-il arrivé à Alain Souchon - le parrain de la musique pop française contemporaine ?

Qu'est-il arrivé à Alain Souchon - le parrain de la musique pop française contemporaine ?

Largement considéré comme le parrain de la pop française contemporaine, l'auteur-compositeur-interprète Alain Souchon a su capter la masculinité précaire de l'homme postmoderne avec une tendresse et une fantaisie peu communes. Travaillant souvent en partenariat avec le compositeur Laurent Voulzy, sa musique explore des thèmes à la fois personnels et politiques avec une grâce poétique, faisant de son créateur l'héritier spirituel des traditions de Jacques Brel et Georges Brassens.

Né Alain Kienast le 27 mai 1944 à Casablanca, au Maroc, il a été élevé à Paris dès l'âge de six mois. Enfant timide et profondément introspectif, il se réfugie dans sa coquille en 1959, lorsque la famille est victime d'un accident de voiture qui entraîne la mort de son père.

Alors que sa mère publie des romans à l'eau de rose pour maintenir la famille à flot, Alain et ses frères et sœurs s'installent chez leur grand-mère, dont l'écoute régulière de la radio lui fait découvrir les grands artistes de la chanson française. En 1961, il est envoyé à Londres pour étudier au Lycée français, mais ses résultats sont médiocres : il écrit de la poésie et de la prose tout en négligeant son travail scolaire.

Souchon reste néanmoins à Londres, où il travaille comme barman avant de rentrer à Paris, où il commence à apprendre la guitare et à écrire des chansons influencées par la nouvelle génération de groupes britanniques de rock & roll.

Après des années passées à jouer dans des petits clubs de la rive gauche de Paris, Souchon décroche enfin un contrat d'enregistrement en 1971 et publie son premier single, "Je Suis un Voyageur", sur le label Pathé Marconi. Deux autres disques suivront, mais ils connaîtront le même sort commercial que le précédent, et le contrat sera rapidement résilié.

Les chansons de Souchon attirent néanmoins l'attention du directeur artistique de RCA, Bob Socquet, qui l'encourage en 1973 à soumettre "L'Amour 1830", une chanson qu'il a écrite pour le chanteur italien Frédéric François, au concours annuel de la Rose d'Or d'Antibes. Souchon interprète lui-même cette composition et remporte le prix de la critique et un prix spécial de la presse.

Plus important encore, à la fin de l'année, il commence à travailler avec le compositeur Laurent Voulzy, auteur-compositeur-interprète frustré comme Souchon, dont les dons de compositeur complètent parfaitement les talents de parolier de son nouveau partenaire. En 1974, Souchon et Voulzy publient leur premier disque, J'ai 10 Ans, et obtiennent leur premier succès avec la chanson titre.

Un an plus tard, Bidon cimente leur nouveau statut de star et est également salué par la critique. Alors que Jamais Content, en 1977, lance la chanson phare de Souchon, "Allô Maman Bobo", le duo se distingue également avec le single solo de Voulzy, "Rockcollection", et dans les années qui suivent, leurs carrières solo s'épanouissent toutes deux, chaque collaborateur équilibrant les forces et les faiblesses de l'autre.

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