Après une maternité il y a quelques jours, le théâtre de Marioupol qui abritait dans ses sous-sols, selon le maire de la ville "plus d’un millier de personnes", dont de nombreux enfants, a été bombardé hier. Le monument est désormais coupé en deux, dévasté par les flammes et alors que les opérations de secours se déroulent, pour le moment, le bilan est très incertain. Kiev accuse Moscou d’avoir délibérément touché cet abri de civils où était écrit sur le sol devant et derrière du bâtiment le mot "enfants" en russe en immenses lettres blanches pour alerter les pilotes russes. Comme le montrent des images satellites publiées par la société américaine Maxar Technologies, datant de lundi après l’entreprise.
Premier à avoir communiqué sur le drame, le maire de Marioupol Vadym Boychenko, a dénoncé une "effroyable tragédie". "Le seul mot pour décrire ce qui s’est passé aujourd’hui est génocide, le génocide de notre nation, de notre peuple ukrainien", a-t-il estimé. Le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky a de son côté enjoint le monde d’admettre que "la Russie est devenue un état terroriste".
A Washington, répondant à une journaliste, le président américain Joe Biden a lâché à propos de son homologue russe : "C’est un criminel de guerre". Moscou qui a démenti être responsable des frappes a estimé que ces propos étaient "inacceptables et impardonnables". De son côté, le pouvoir ukrainien a jugé le qualificatif totalement justifié. "Ce n'est pas simplement une guerre. C'est la terreur d'État. L'armée régulière de l'agresseur anéantit consciencieusement la population civile", a souligné le ministre ukrainien de la Défense devant la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen. "J'appelle tous les membres du Parlement européen à reconnaître que Poutine est un criminel de guerre, comme cela a été fait aux États-Unis", a-t-il lancé. Interrogé un peu plus tôt par France Info, le président du Conseil européen Charles Michel avait, lui, parlé "d’horreur absolue". "L’impunité ne peut pas être une option. Jour après jour, nous sommes horrifiés par ces crimes qui sont commis, avec des civils pris pour cibles", a-t-il ajouté.
Depuis le début de la guerre, la Russie est accusée d'avoir commis plusieurs crimes de guerre. Le 2 mars dernier, le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé l'ouverture "immédiate" d'une enquête. Au-delà du conflit qui fait actuellement rage en Ukraine, l'institution s'intéressera à l'ensemble des actes commis en Ukraine depuis le 21 novembre 2013, date du début de la crise ukrainienne. Mais qu'est-ce qu'un crime de guerre ? Parallèlement, si les pourparlers russo-ukrainiens se poursuivent, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a accusé ce jeudi la Russie de "faire semblant de négocier" un cessez-le-feu en Ukraine tout en continuant à "faire parler les armes". Alors reste-t-il une voie pour la négociation dans le conflit ?
Invités :
- Général Jean-Paul Paloméros, ancien chef d’état-major et ancien commandant suprême de la transformation de l’OTAN
- Bruno Tertrais, politologue, spécialiste géopolitique et stratégique, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS)
- Annie Daubenton, journaliste-essayiste, autrice de "Ukraine, l’indépendance à tout prix"
- Christine Dugoin-Clément, chercheure en Géopolitique à l’université Paris I Panthéon Sorbonne, autrice de influences et manipulations
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Premier à avoir communiqué sur le drame, le maire de Marioupol Vadym Boychenko, a dénoncé une "effroyable tragédie". "Le seul mot pour décrire ce qui s’est passé aujourd’hui est génocide, le génocide de notre nation, de notre peuple ukrainien", a-t-il estimé. Le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky a de son côté enjoint le monde d’admettre que "la Russie est devenue un état terroriste".
A Washington, répondant à une journaliste, le président américain Joe Biden a lâché à propos de son homologue russe : "C’est un criminel de guerre". Moscou qui a démenti être responsable des frappes a estimé que ces propos étaient "inacceptables et impardonnables". De son côté, le pouvoir ukrainien a jugé le qualificatif totalement justifié. "Ce n'est pas simplement une guerre. C'est la terreur d'État. L'armée régulière de l'agresseur anéantit consciencieusement la population civile", a souligné le ministre ukrainien de la Défense devant la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen. "J'appelle tous les membres du Parlement européen à reconnaître que Poutine est un criminel de guerre, comme cela a été fait aux États-Unis", a-t-il lancé. Interrogé un peu plus tôt par France Info, le président du Conseil européen Charles Michel avait, lui, parlé "d’horreur absolue". "L’impunité ne peut pas être une option. Jour après jour, nous sommes horrifiés par ces crimes qui sont commis, avec des civils pris pour cibles", a-t-il ajouté.
Depuis le début de la guerre, la Russie est accusée d'avoir commis plusieurs crimes de guerre. Le 2 mars dernier, le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé l'ouverture "immédiate" d'une enquête. Au-delà du conflit qui fait actuellement rage en Ukraine, l'institution s'intéressera à l'ensemble des actes commis en Ukraine depuis le 21 novembre 2013, date du début de la crise ukrainienne. Mais qu'est-ce qu'un crime de guerre ? Parallèlement, si les pourparlers russo-ukrainiens se poursuivent, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a accusé ce jeudi la Russie de "faire semblant de négocier" un cessez-le-feu en Ukraine tout en continuant à "faire parler les armes". Alors reste-t-il une voie pour la négociation dans le conflit ?
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- Bruno Tertrais, politologue, spécialiste géopolitique et stratégique, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS)
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