Maria Gullstam, Université de Stockholm.
Journée « Rousseau - Masques et Théâtre » (2/4).
Rousseau est si profondément ébranlé par une société toute en dissimulation et en hypocrisie qu’il ne cesse de dénoncer ses masques : « l’homme du monde », écrit-il dans l’Émile, « est tout entier dans son masque. N’étant presque jamais en lui-même, il y est toujours étranger, et mal à son aise quand il est forcé d’y rentrer. Ce qu’il est n’est rien, ce qu’il paraît est tout pour lui ». Il est, comme Montaigne ou La Rochefoucauld, un « démasqueur ».
Est-ce pour cette raison que cet adepte des assemblées à visage découvert a tonné contre le théâtre? C’est là une question épineuse où la politique et l’esthétique, mais aussi l’anthropologie et la morale se croisent. Il y a aussi, chez Rousseau, une pédagogie du masque car les masques peuvent effrayer : «Tous les enfants ont peur des masques. Je commence par montrer à Émile un masque d'une figure agréable; ensuite quelqu'un s'applique devant lui ce masque sur le visage: je me mets à rire, tout le monde rit, et l'enfant rit comme les autres. Peu à peu je l'accoutume à des masques moins agréables, et enfin à des figures hideuses. Si j'ai bien ménagé ma gradation, loin de s'effrayer au dernier masque, il en rira comme du premier. Après cela je ne crains plus qu'on l'effraye avec des masques».
A l’heure du selfie et du masque imposé, la réflexion de Rousseau peut instruire nos inquiétudes.
Événement organisé par la Société Jean-Jacques Rousseau, en partenariat avec la Faculté de lettres de l'Université de Genève et la Fondation Martin Bodmer.
Avec le soutien de la République et canton de Genève.
Ce matériel est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale. Mettre obligatoirement un lien vers la source originale entière en cas de réutilisation. https://creativecommons.org/licenses
Journée « Rousseau - Masques et Théâtre » (2/4).
Rousseau est si profondément ébranlé par une société toute en dissimulation et en hypocrisie qu’il ne cesse de dénoncer ses masques : « l’homme du monde », écrit-il dans l’Émile, « est tout entier dans son masque. N’étant presque jamais en lui-même, il y est toujours étranger, et mal à son aise quand il est forcé d’y rentrer. Ce qu’il est n’est rien, ce qu’il paraît est tout pour lui ». Il est, comme Montaigne ou La Rochefoucauld, un « démasqueur ».
Est-ce pour cette raison que cet adepte des assemblées à visage découvert a tonné contre le théâtre? C’est là une question épineuse où la politique et l’esthétique, mais aussi l’anthropologie et la morale se croisent. Il y a aussi, chez Rousseau, une pédagogie du masque car les masques peuvent effrayer : «Tous les enfants ont peur des masques. Je commence par montrer à Émile un masque d'une figure agréable; ensuite quelqu'un s'applique devant lui ce masque sur le visage: je me mets à rire, tout le monde rit, et l'enfant rit comme les autres. Peu à peu je l'accoutume à des masques moins agréables, et enfin à des figures hideuses. Si j'ai bien ménagé ma gradation, loin de s'effrayer au dernier masque, il en rira comme du premier. Après cela je ne crains plus qu'on l'effraye avec des masques».
A l’heure du selfie et du masque imposé, la réflexion de Rousseau peut instruire nos inquiétudes.
Événement organisé par la Société Jean-Jacques Rousseau, en partenariat avec la Faculté de lettres de l'Université de Genève et la Fondation Martin Bodmer.
Avec le soutien de la République et canton de Genève.
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