Mélanie Toulhoat

Treinel Mel Toulhoat ( cobra assanhada)
formés par maître Anastacio Marrom de l'Associação de capoeira angola Ngoma Angola à Rio de Janeiro.

J'ai découvert la capoeira en 2009 en Argentine alors que je voulais prendre des cours de tango. Le premier cours, j'ai souffert mais ce qui m'a plu, c'est le mélange entre le théâtre, la lutte, la danse, la musique, le chant et le fait que ce soit très complet », commente Mélanie Toulhoat, 27 ans, doctorante en histoire à l'université Paris 3 Sorbonne Nouvelle. Mais c'est à Rio de Janeiro, où elle poursuit ses études, en 2011, qu'elle rencontre le groupe de capoeira au sein duquel Francisco Paranhos, jeune Brésilien de 26 ans, évolue et se perfectionne à cette discipline qui tient presque d'une philosophie de vie. « Cela fait huit ans que je pratique au sein de l'école de capoeira, à Rio, dans la favela de Babilônia », précise Francisco, qui est depuis un an en France et suit une formation de couvreur.
Formés par un maître à Rio de Janeiro

Tous deux ont été formés par le maître Anastacio Marrom de l'Associação de capoeira angola Marrom e Alunos (Rio de Janeiro). « Il a ouvert des écoles un peu partout dans le sud-ouest du Brésil mais aussi en Europe, en Finlande, à Londres, à Hanovre, en Turquie et à Bordeaux et il attendait qu'on le fasse en nous disant qu'on était prêt », précise Mélanie, de retour depuis un an à Quimper d'où elle est originaire pour finaliser sa thèse sur l'histoire du Brésil et qui a fondé, avec son partenaire, l'Association de capoeira Marrom e Alunos en Bretagne (Acamab).

« La capoeira est liée aux Africains et à l'histoire de l'esclavage au Brésil. C'était une manière pour eux de préserver leur culture sans que ce soit explicite. C'est une culture de résistance. C'est aussi une culture qui passe par l'oralité et dépend de l'énergie des personnes », précise Francisco Paranhos.
Le rituel de la roda

« Dans la capoeira angola, on s'entraîne pour jouer dans la roda (la ronde) qui est le rituel, l'événement qui réunit les différents groupes dans la rue », poursuit ce dernier. « Au Brésil, on avait des entraînements réguliers et le vendredi soir, c'était la roda », renchérit Mélanie Toulhoat. La roda est formée de musiciens (la bateria), de participants assis et de deux joueurs. « La position des instruments de musique peut varier d'une école à l'autre. Chez nous, au centre, se trouvent les trois berimbaus, arcs musicaux. Ils sont accordés entre eux et jouent de manière complémentaire. La personne qui a le berimbau le plus grave, appelé berraboi, commande la roda. C'est lui qui, par exemple, signifie la fin du jeu et fait rentrer deux autres personnes. Il y a deux pandeiros, les tambourins et un tambour, appelé atabaque, mais aussi un agôgo (une petite percussion composée de deux noix de coco) et un reco-reco (un bout de bambou taillé sur lequel on frotte une baguette en bois) », détaille Mélanie qui voit aussi dans les chants en portugais, repris par un ou plusieurs chanteurs, des similitudes avec le kan ha diskan. « Les coups ne sont jamais portés. C'est aussi une leçon d'humilité car il faut apprendre à perdre avec le sourire », ajoute cette dernière. « Le côté social de la capoeira a toute sa place ici. On n'est pas là pour se faire mal mais pour s'amuser. Même s'il faut se dépasser, on apprend à la faire doucement. C'est loin d'être un entraînement martial. On a envie de reproduire les méthodes pédagogiques qu'on nous a enseignées. La capoeira est liée au métissage, à la culture afro-descendante et c'est complètement en lien avec le quartier et le projet de la MPT de Penhars », s'enthousiasme la jeune femme qui invite adolescents et adultes à venir s'essayer à la capoeira, le lundi soir, de 20 h 30 à 22 h 30.

Pratique
Cours de capoeira angola, le lundi soir, de 20 h 30 à 22 h 30, à la MPT de Penhars, à partir du 11 septembre. Portes ouvertes de la MPT cet après-midi, de 13 h 30 à 19 h 30.

Source :
Le Télégramme
Publié le 06 septembre 2017 à 00h00
https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/capoeira-angola-entrez-dans-la-roda-06-09-2017-11652840.php


Mélanie Toulhoat – melanie.toulhoat@wanadoo.fr, 2012 – 2014 : Doutorado em História, Institut des Hautes Études sur l’Amérique Latine (IHEAL) – Centre de Recherche et de Documentation des Amériques (CREDA), Paris 3 – Sorbonne Nouvelle / Universidade de São Paulo
fonte:
http://1964-dictature-bresilienne.ehess.fr/en/2014/06/02/rir-sob-a-ditadura-rir-da-ditadura-o-humor-grafico-um-instrumento-de-resistencia-politica-durante-o-regime-militar-brasileiro-1964-1985/