McCullin #documentaire

Avertissement : Cette vidéo est réservé à un public adulte averti. Des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs. Éviter aux enfants et aux adolescents de voir ou d'entendre des programmes susceptibles de nuire à leur épanouissement mental, moral ou physique.
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Ce documentaire de Jacqui Morris, David Morris (III) traite de l'œuvre de Don McCullin, photographe de guerre qui a témoigné des conflits sur les 50 dernières années au milieu du 20ème siècle. Toute sa vie, il a parcouru la planète pour témoigner des événements qui ont secoué le monde.

Bleu glacé, aussi clairs que sa photographie est sombre, son regard vous aspire. Il recherche l'assentiment de celui qu'il va fixer sur la bobine. Les yeux solidement planté dans ceux de son interlocuteur, Don McCullin tend un fil invisible avec lui et ne le rompt pas. Même chose pour la photographie. Il a l'art de s'approcher au plus près, sans être invasif. La prise de vue se fait à hauteur des yeux de ses sujets, qui le regardent en retour. Ils ne sont pas volés et c'est une constante dans son travail.

Une fois à l'aise, confortablement assis, il est intarissable. Deux secondes suffisent pour comprendre que ses yeux azur ont saisi sur le vif tous ceux qu'il a croisés : «Je pense qu'ils ont joué un rôle et ont persuadé les gens de me regarder», avoue-t-il.

«Quand Robert Capa est mort en Indochine et quand j'ai couvert ma première guerre, je me suis dit qu'il y avait un vide. Je voulais prendre sa place». Don McCullin ne cache pas avoir été très ambitieux. «J'avais peur et je n'avais pas peur. Je cherchais la gloire. C'est une chose terrible à dire.» Pour convaincre les rédactions de l'envoyer sur le terrain dans les années 60 et 70, il se jette dans la bataille : guerre civile à Chypre, conflits au Vietnam, au Cambodge, au Congo, guerre de sécession et famine au Biafra, guerre du Kippour, massacre des Palestiniens à Beyrouth, guerre civile au Salvador, famines en Inde et au Niger… Il travaille pour les plus grands journaux et pour le compte d'ONG. Sa griffe est le noir et blanc ténébreux, wagnérien. Il était aussi en Irak, à Mossoul, pour photographier le combat contre l'Etat islamique, en numérique.

Ayant atteint l'âge et le temps de la célébration, il ne cache pas son embarras. Le projet d'un film basé sur sa vie.. «Hollywood ne pourra jamais montrer ce que mes yeux ont vu. Ils vont mettre du mythe là où il n'y a que sang, pleurs et destruction. Je trouve ça stupide et très embarrassant d'en faire un divertissement.»

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