Oeuvre contemporaine de l'artiste 1011, 2014, visant le totalitarisme à l'ère de la technique généralisée : d'Hitler à Poutine, en passant par l'Islam politique.
Titre : "Lettres mortes".
Lien : https://1011-art.blogspot.com/p/lettre.html
Photographie d'Auschwitz : Alberto Errera, torturé et assassiné peu de temps après son double acte de résistance. Cf. histoire des 4 photographies.
Musique : "La jeune fille et la mort", quatuor de Shubert.
Photographie de Marie Jelen : archives familiales / Serge Jelen.
Textes du film : 11 *
Kaddish : Albert Fachler **
Remerciements à : Ada Sadoun et William Cohen, Hervé Gerbi, président du CRIF Dauphiné, Eric Danon, Karim Azouaou et Claire Criscuolo, directrice de la Librairie Arthaud.
* 11
1. "Cette photographie prise en août 1944 par un membre d’un Sonderkommando est la dernière de la série de quatre jamais sorties de l’enfer d'Auschwitz. Elle est le symbole de la résistance — là même où le « on » ne l’attend jamais."
2. "Dans la forêt de bouleaux proche de la chambre à gaz du Crematorium V, Alberto Errera relève sa caméra au ciel juste après avoir saisi à la volée des corps nus qu'on brûle et des femmes dénudées dirigées à leur tour vers la mort."
3. "Deux ans plus tôt, le ‘Vel d'Hiv’ rafle Marie Jelen, 10 ans. Elle écrit 7 lettres à son père, dans l'ignorance absolue du destin tragique qui l'attend déjà à 1230 km de Paris. Ces lettres sont le symbole de l’amour. De l’infini qui nous unit."
4. "Le croisement de ces deux destins avec la mort à Auschwitz,
l'entrelacement de la photo inversée avec les 7 lettres brodées,
de la résistance et de l’amour au cœur de la menace :
en perpétuant le nom de Marie Jelen, l'oeuvre de 1011 universalise l’histoire de la Shoah en lui donnant le visage et la force de l’esprit.
5. Les ‘Lettres mortes’ de 1011 ont inspiré à Albert Fachler « Un Kaddish pour Marie Jelen ».
Ce texte désormais fait partie de l’œuvre de mémoire elle-même. 11"
** Albert Fachler
"Un Kaddish pour Marie Jelen
La tradition Juive ne célèbre pas la mort, mais la vie. Le Kaddish, au sens même ou l'entend Imre Kertesz dans son « Kaddish pour un enfant qui ne naîtra pas », lui qui survécut à Auschwitz, est l'évocation, l'invocation, la sanctification du Nom. En mon enfance, j'ai croisé à Grenoble, ces survivants aux yeux vides, qui avaient perdu femme et enfants, dans la catastrophe, en faisaient le deuil, hormis cette question lancinante: « Qui dira le Kaddish pour moi? ». Qui après leur mort évoquera leur nom et l'inscrira dans la longue chaîne ininterrompue de la mémoire Juive? Ne pas nommer les choses, dit Albert Camus ajoute au malheur du monde. Ne pas nommer les disparus, est les assassiner une seconde fois. Les victimes, écrit Elie Wiesel, meurent une fois de plus de l'oubli. Nous te nommons, Marie, en mémoire de toi et de ton visage.
[...]
Aujourd'hui, les témoins disparaissent, les survivants meurent à leur tour, les historiens ont remarquablement fait leur travail. Autour des artistes de porter une parole de vérité, car l'art est avant tout résistance et résilience.
Tu vois, Marie, ta parole n'est pas vaine, ta voix n'a pas disparu, elle nous porte. Albert Fachler."
Titre : "Lettres mortes".
Lien : https://1011-art.blogspot.com/p/lettre.html
Photographie d'Auschwitz : Alberto Errera, torturé et assassiné peu de temps après son double acte de résistance. Cf. histoire des 4 photographies.
Musique : "La jeune fille et la mort", quatuor de Shubert.
Photographie de Marie Jelen : archives familiales / Serge Jelen.
Textes du film : 11 *
Kaddish : Albert Fachler **
Remerciements à : Ada Sadoun et William Cohen, Hervé Gerbi, président du CRIF Dauphiné, Eric Danon, Karim Azouaou et Claire Criscuolo, directrice de la Librairie Arthaud.
* 11
1. "Cette photographie prise en août 1944 par un membre d’un Sonderkommando est la dernière de la série de quatre jamais sorties de l’enfer d'Auschwitz. Elle est le symbole de la résistance — là même où le « on » ne l’attend jamais."
2. "Dans la forêt de bouleaux proche de la chambre à gaz du Crematorium V, Alberto Errera relève sa caméra au ciel juste après avoir saisi à la volée des corps nus qu'on brûle et des femmes dénudées dirigées à leur tour vers la mort."
3. "Deux ans plus tôt, le ‘Vel d'Hiv’ rafle Marie Jelen, 10 ans. Elle écrit 7 lettres à son père, dans l'ignorance absolue du destin tragique qui l'attend déjà à 1230 km de Paris. Ces lettres sont le symbole de l’amour. De l’infini qui nous unit."
4. "Le croisement de ces deux destins avec la mort à Auschwitz,
l'entrelacement de la photo inversée avec les 7 lettres brodées,
de la résistance et de l’amour au cœur de la menace :
en perpétuant le nom de Marie Jelen, l'oeuvre de 1011 universalise l’histoire de la Shoah en lui donnant le visage et la force de l’esprit.
5. Les ‘Lettres mortes’ de 1011 ont inspiré à Albert Fachler « Un Kaddish pour Marie Jelen ».
Ce texte désormais fait partie de l’œuvre de mémoire elle-même. 11"
** Albert Fachler
"Un Kaddish pour Marie Jelen
La tradition Juive ne célèbre pas la mort, mais la vie. Le Kaddish, au sens même ou l'entend Imre Kertesz dans son « Kaddish pour un enfant qui ne naîtra pas », lui qui survécut à Auschwitz, est l'évocation, l'invocation, la sanctification du Nom. En mon enfance, j'ai croisé à Grenoble, ces survivants aux yeux vides, qui avaient perdu femme et enfants, dans la catastrophe, en faisaient le deuil, hormis cette question lancinante: « Qui dira le Kaddish pour moi? ». Qui après leur mort évoquera leur nom et l'inscrira dans la longue chaîne ininterrompue de la mémoire Juive? Ne pas nommer les choses, dit Albert Camus ajoute au malheur du monde. Ne pas nommer les disparus, est les assassiner une seconde fois. Les victimes, écrit Elie Wiesel, meurent une fois de plus de l'oubli. Nous te nommons, Marie, en mémoire de toi et de ton visage.
[...]
Aujourd'hui, les témoins disparaissent, les survivants meurent à leur tour, les historiens ont remarquablement fait leur travail. Autour des artistes de porter une parole de vérité, car l'art est avant tout résistance et résilience.
Tu vois, Marie, ta parole n'est pas vaine, ta voix n'a pas disparu, elle nous porte. Albert Fachler."
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