Maman m'a abandonné pour devenir riche et célèbre

"Papa ! Maman ! Regardez mon design. Regardez ! Regardez !" J'ai traîné mes parents dans le salon.



"Oh non. Oh mon". Ma mère a crié et s'est évanouie mais mon père l'a rattrapée avant qu'elle ne se cogne la tête au sol.


"Papa, qu'est-ce qui ne va pas avec maman ?"


"Pas grand-chose, chérie. Son cerveau est tout simplement trop petit, il n'a pas la capacité de contempler ni le talent ni la beauté. Elle est trop étroite d'esprit, ma chérie, mais toi, oh toi ! Tu es le talent même et je suis fier de toi, fais un gros câlin à papa !" Il a tendu les mains et je me suis jetée dessus.


"Au fait, la prochaine fois que tu veux créer un dessin aussi incroyable, fais-le dans le studio d'art, d'accord ? Jamais sur les murs pour que ta mère ne s'évanouisse pas à nouveau, tu me comprends, chérie ?"


"Compris !"


"Incroyable ! Laisse-moi emmener ta mère dans sa chambre."


"Je vais aller avec toi !"


En montant les escaliers avec ma mère inconsciente, j'ai jeté un dernier coup d'œil à l'énorme dessin d'enfant qui recouvrait maintenant tout le mur du salon, qui était auparavant d'un blanc immaculé. J'étais une artiste !


C'était il y a tellement d'années mais je m'en souviens comme si c'était hier. L'art a toujours été une de mes passions et lorsque mon père a remarqué que j'avais un penchant pour le dessin et la peinture, il a immédiatement fait installer un studio d'art pour moi.


Alors que mon père aimait tout ce que je créais, que ce soit un point ou un coup de pinceau, ma mère comprenait mal et détestait mes créations. Ce n'est pas comme si je pouvais l'admirer de toute façon, ma mère était ce qu'on appelle une femme trophée, elle était belle et c'est tout.


Mon père était un homme d'affaires international qui s'occupait de différentes choses, dont l'art, et il avait donc l'œil pour ça, suffisamment pour savoir que j'étais spéciale.


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Mon père s'occupait de moi autant qu'il le pouvait quand il était là, mais le problème, c'est qu'il n'était pas toujours là, il était toujours en voyage d'affaires ou autre, et même s'il appelait et envoyait des SMS fréquemment, je ressentais toujours son absence.
Ma mère, par contre, était toujours là mais jamais disponible. Toujours en train de sortir avec ses copines ou d'assister à des fêtes, je n'ai jamais eu l'impression d'avoir une mère en grandissant, du moins pas une mère biologique. J'avais une mère de remplacement et c'était Teema, ma nounou.


"Et Princeton ?" Teema a demandé un après-midi chaud dans l'atelier d'art, en nettoyant après moi pendant que je peignais. "Je ne t'ai pas entendu parler beaucoup de lui récemment".


"Princeton."


"Oui".


"Princeton est une vieille histoire, d'accord ? Ne me parle plus jamais de lui !"


Après avoir installé un studio d'art pour moi, mon père m'a inscrit à un camp d'art. Il voulait que j'améliore mes compétences en dessin et en peinture, alors il a commencé à m'envoyer au camp chaque été. Étant enfant unique, il m'était difficile de me faire des amis et je me sentais toujours seule, jusqu'à ce que je rencontre Princeton, le fils unique de la famille Michaelo.
Les Reed et les Michaelo avaient une bonne histoire, alors quand j'ai dit à mon père qu'un type appelé Princeton Michaelo avait essayé de me parler pendant le camp d'art, il m'a encouragé à devenir son amie.


"Les roseaux de Yennefer". Princeton a mugi pendant notre deuxième camp d'été. "Tu vas me parler maintenant ? Ou vas-tu t'enfuir en gloussant comme une poule, comme tu l'as fait la dernière fois ?"


J'ai ri et je suis sortie de ma tente. Princeton et moi sommes devenus les meilleurs amis du monde et nous avons fait beaucoup de bêtises pendant nos différents camps d'été, jusqu'à notre dernière année de camp d'été où il a disparu.


J'ai tout fait pour l'atteindre mais c'était impossible, Princeton a disparu de ma vie comme ça. En un clin d'œil.


Cela m'a brisé parce que j'étais une enfant scolarisée à la maison, je n'avais aucun ami. Zilch. Nada. Princeton était le seul qui avait réussi à briser les murs de mon cœur.


"Je suis désolé, Yennefer. Je ne voulais pas te faire sentir mal. Je voulais juste savoir si tu avais pu le joindre ou s'il t'avait contactée".


"Je suis désolé, Teema. Je ne voulais pas élever la voix, j'ai juste encore mal. Et non, j'ai arrêté d'essayer de le contacter et il n'a jamais pris la peine de me contacter, donc c'est une vieille histoire".


"Des nouvelles ?" On a tous les deux rigolé.


"Non, pas encore, heureusement."