Le baldaquin de la basilique Saint Pierre, Rome - The baldachin of Saint Peter's Basilica, Rome

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La valeur artistique

Le Baldaquin de Saint Pierre est bien plus qu’un ciborium. En effet, dans ce cas-ci, il n’y a pas que l’autel principal, érigé par Clément VIII en 1549, qui est surmonté par le baldaquin, mais aussi la tombe de Saint Pierre qui se trouve à proximité de celui-ci. De plus, la majestueuse coupole dessinée par Michel-Ange se dresse afin de délimiter davantage ce lieu d’incommensurable solennité et dévotion. Un coup d’œil vraiment impressionnant, donc, conçu pour susciter émerveillement et crainte révérencielle chez toute personne qui y pose les yeux dessus, ainsi comme le voulait l’architecture et l’art baroque. À raison, le Baldaquin de Saint Pierre est reconnu comme l’un des monuments les plus surprenants de ce courant artistique, qui entre 1600 et 1700 a enrichi Rome de palais et de monuments uniques au monde.
En particulier, le Baldaquin de Saint Pierre fut conçu et construit par Gian Lorenzo Bernini entre le juillet 1624 et 1633. Mais ce n’était pas la première fois que l’église se mobilisait pour rendre hommage à la tombe du saint. Déjà cent ans après la mort de Pierre, à la fin du II siècle ap. J.-C., le presbytre Gaïus avait fait ériger une petite édicule funéraire, connue sous le nom de « Trophée de Gaïus », qui devint rapidement un lieu de pèlerinage encore avant l’avent de Constantin. Ce dernier fit ensuite enfermer le « Trophée de Gaïus » dans un reliquaire en marbre. Ensuite, l’autel de Grégoire le Grand (590-604), l’autel de Calixte II (1123) et, enfin, en 1594, l’autel de Clément VIII furent érigés afin de marquer et honorer le lieu de sépulture de l’Apôtre. C’est au-dessus de l’autel de Clément que le baldaquin de Bernini fut installé. Cette série de monuments incroyables nous raconte deux milles ans d’histoire de l’église et nous laisse imaginer la dévotion de millions d’hommes et de femmes qui, au cours des siècles, se sont rendus dans ce lieu sacré, poussés par leur foi.

Caractéristiques et détails

Le Baldaquin de Saint Pierre a une hauteur de vingt-huit mètres et demi, plus qu’un palais de dix étages ! Quatre hautes colonnes en bronze partent des quatre coins de la base en marbre, obtenues, depuis du bronze arrivé de Venise, de la fusion des poutres du pronaos du Panthéon d’Agrippa, qui se dressent en spirale et semblent s’envelopper sur elles-mêmes, comme celle du Temple de Salomon, jusqu’aux somptueux chapiteaux. Les colonnes, d’une hauteur de 11 mètres, sont entièrement recouvertes de branches de laurier pour rendre hommage à la passion d’Urbain VIII pour la poésie, entre lesquels volent les abeilles, symbole de la famille Barberini qui avait commandé le monument, et courent des lézards, qui avec leur capacité à changer de peau symbolisent la renaissance, la Résurrection. En outre, le premier lézard sur la colonne nord-ouest regarde vers le soleil et symbolise la recherche de Dieu, tandis que le deuxième lézard sur la colonne nord-est a un scorpion en bouche, symbole du mal dans l’Apocalypse.

Les chapiteaux sont par contre de type composite, avec tailloir. Le tailloir ou abaque est un élément architectural en forme de tronc de pyramide renversé. Typique de l’architecture byzantine, il était placé entre le chapiteau et l’architrave et il était souvent décoré de motifs ornementaux chantournés ou en relief. Dans ce cas-ci, les chapiteaux composites soutiennent les volutes ioniques des arches et sont décorés de feuilles d’acanthe, typiques des chapiteaux corinthiens.

La couverture est en bois doré, en forme de dos de dauphin, richement décorée, et confirme l’excellence de ce monument, véritable synthèse entre architecture et sculpture baroque. En particulier, au-dessus du baldaquin, trônent quatre statues d’anges posées aux quatre coins, et d’autres de putti, dessinées par Francesco Borromini, qui soutiennent les festons. Certains putti tiennent entre leurs mains les clés de Saint Pierre et la couronne papale. En outre, un putto soulève vers le ciel un énorme corps d’abeille retourné, rappelant encore le symbole de la famille du Pape. Juste au-dessus, il y a le globe avec la croix.

Le dynamisme des formes

À la grandeur de l’œuvre s’unit la légèreté, le dynamisme des formes, obtenues par l’artiste grâce à son impayable capacité à traiter les matériaux durs comme s’ils étaient souples et légers. Même la frange en faux tissu qui décore la couverture, tout en étant réalisée en bronze, semble ondoyer effleurée par la braise !

Bernini ne travailla pas seul à ce monument grandiose. Avec lui collaborèrent Francesco Borromini, son assistant pour la partie architecturale, et beaucoup d’autres artistes, fondeurs et tailleurs de pierre.

Bernini mit dix ans pour finir le Baldaquin, qui fut inauguré en 1633 par Pape Urbain VIII. Avec sa structure architecturale particulière et son empreinte majoritairement sculpturale, le Baldaquin de Saint Pierre peut être considéré comme un véritable manifeste de l’art baroque.

Source : holyart.fr

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Cours & Divers
Mots-clés
Saint-Pierre, basilique, Basilica

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