Lecture #3 | Festival Texte En Cours 2022
"Guerre et Paix du Paresseux" de Charles Segard-Noirclère
Un matin, dans sa chambre-forêt, perchée sur son lit-arbre, Théam refuse d’aller à l’école : durant la nuit, elle a entendu des bruits étranges dans la chambre de maman. Un chef des armées «zétrangères» serait-il venu cette nuit? Ça faisait «crac-crac», «boum-boum», et d’autres bruits affreux ! Théam en est maintenant sûre : sa maman ne l’aime plus et veut la remplacer! La forêt, dont elle est la présidente, va disparaître ! Il y a urgence : avec ses ami.e.s, l’Oiselle Athéna, le Général Papillon et le pote Paresseux, elle décide d’entrer en guerre. Le plan: capturer maman à son retour du travail, et la faire changer d’avis! Bien sûr, chut! C’est top secret! Mais… qui vient sonner à la porte, si tôt ? Branle bas de combat !
Une enfance acculée par le monde : les informations stressantes, l’angoisse et la dislocation de la sphère familiale/du monde. Et face à cela, comment l’enfant défend son monde intérieur, ce qu’il aime, et peut changer celui – immense – dans lequel nous vivons ? C’est ce que représente le paresseux: il abrite sur lui tout un écosystème de papillons, d’organismes, qui vivent en symbiose avec lui et qui dépendent tous de lui. Théam, elle, est la présidente de la chambre-forêt de son imagination, élue par les êtres qui la peuplent, et qu’elle doit défendre. Car, au dehors, la forêt brûle, la sur-information a tué le chant discret des choses, les relations humaines se sont réduites à des invectives et à la violence. A l’absence aussi… Celle de la mère toujours fatiguée et qui ne joue plus avec elle, et celle du père qui a été dévoré dans une guerre, là-bas, dans le désert. Une lutte contre les déserts, oui : le désert des imaginations, le désert affectif, le désert qui grignote la forêt, le désert de la solitude et de la tristesse… Théam, c’est peut-être l’enfant d’aujourd’hui ou de demain, qui certes est victime de tout cela, mais qui décide ne pas rester pas les bras croisés. Elle quitte sa forêt pour la sauver, mais aussi pour sauver sa mère, et peut-être même – pourquoi pas – sauver le monde! Car le paresseux ne fait pas que protéger le petit écosystème qui vit sur lui, il participe aussi de la vie et de la survie d’un ensemble plus grand: celui de toute la forêt.
Alors, comment l’enfant-paresseux entre-t-il en guerre, mais aussi comment construit-il sa paix, son identité? C’est en cours…
Équipe de lecture : Hélène De Bissy, Lucile Chikitou , Benjamin Duc, Agathe Heidelberger, Dag Jeanneret
Captation sonore & mixage : William Balfour / Radio FM Plus
"Guerre et Paix du Paresseux" de Charles Segard-Noirclère
Un matin, dans sa chambre-forêt, perchée sur son lit-arbre, Théam refuse d’aller à l’école : durant la nuit, elle a entendu des bruits étranges dans la chambre de maman. Un chef des armées «zétrangères» serait-il venu cette nuit? Ça faisait «crac-crac», «boum-boum», et d’autres bruits affreux ! Théam en est maintenant sûre : sa maman ne l’aime plus et veut la remplacer! La forêt, dont elle est la présidente, va disparaître ! Il y a urgence : avec ses ami.e.s, l’Oiselle Athéna, le Général Papillon et le pote Paresseux, elle décide d’entrer en guerre. Le plan: capturer maman à son retour du travail, et la faire changer d’avis! Bien sûr, chut! C’est top secret! Mais… qui vient sonner à la porte, si tôt ? Branle bas de combat !
Une enfance acculée par le monde : les informations stressantes, l’angoisse et la dislocation de la sphère familiale/du monde. Et face à cela, comment l’enfant défend son monde intérieur, ce qu’il aime, et peut changer celui – immense – dans lequel nous vivons ? C’est ce que représente le paresseux: il abrite sur lui tout un écosystème de papillons, d’organismes, qui vivent en symbiose avec lui et qui dépendent tous de lui. Théam, elle, est la présidente de la chambre-forêt de son imagination, élue par les êtres qui la peuplent, et qu’elle doit défendre. Car, au dehors, la forêt brûle, la sur-information a tué le chant discret des choses, les relations humaines se sont réduites à des invectives et à la violence. A l’absence aussi… Celle de la mère toujours fatiguée et qui ne joue plus avec elle, et celle du père qui a été dévoré dans une guerre, là-bas, dans le désert. Une lutte contre les déserts, oui : le désert des imaginations, le désert affectif, le désert qui grignote la forêt, le désert de la solitude et de la tristesse… Théam, c’est peut-être l’enfant d’aujourd’hui ou de demain, qui certes est victime de tout cela, mais qui décide ne pas rester pas les bras croisés. Elle quitte sa forêt pour la sauver, mais aussi pour sauver sa mère, et peut-être même – pourquoi pas – sauver le monde! Car le paresseux ne fait pas que protéger le petit écosystème qui vit sur lui, il participe aussi de la vie et de la survie d’un ensemble plus grand: celui de toute la forêt.
Alors, comment l’enfant-paresseux entre-t-il en guerre, mais aussi comment construit-il sa paix, son identité? C’est en cours…
Équipe de lecture : Hélène De Bissy, Lucile Chikitou , Benjamin Duc, Agathe Heidelberger, Dag Jeanneret
Captation sonore & mixage : William Balfour / Radio FM Plus
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