Entretien Francois Brousse (23-01-1993) - Berkeley – Platon – Hugo– W. Blake – Voltaire – Prométhée

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Qui est William Blake ?
F.B. : William Blake est un très grand visionnaire, il a écrit des poèmes splendides. Il était en contact avec l'Âme des mondes. Il a composé des poèmes et dessiné d'extraordinaires dessins. Il est en quelque sorte la synthèse, dans un certain sens, du poète et du peintre visionnaire : il a tout vu, il a tout compris, et c'est à travers lui que l'on peut connaître l'infini comme à travers tous les grands maîtres qui ont atteint l'illimité. C'est un très grand poète et un très grand peintre.

Et qui était son maître ?
F.B. : Il a été initié comme beaucoup par le comte de Saint Germain, qui réussit toujours à initier trois ou quatre personnes par siècle. Habituellement c'est trois dans chaque siècle. Il apporte toujours une initiation supérieure et l'homme qu'il a touché peut devenir un grand maître, il peut devenir aussi un dévastateur, mais là, c'est son affaire. Par exemple Karl Marx a été initié, ce fut une catastrophe sans nom. Mais enfin, il a quand même fait marcher l'humanité. Hugo a été initié, ce fut une bénédiction : lui aussi a fait marcher l'humanité sur les sentiers de la divinité, et ils rentreront tous dans l’illimité.

Peux tu résumer la pensée de Berkeley sur les idées abstraites ?
F.B. : Berkeley croit, de manière générale, qu'il n'y a pas de réalité en dehors des idées. Les seules réalités sont les idées, les autres choses ne sont que des reflets déformés des idées éternelles. Voilà pourquoi, c'est assez curieux d'ailleurs, actuellement une grande usine de neutrons s’appelle Berkeley. Il était un des plus grands philosophes qui soit, mais c'est celui qui n'a jamais été compris. On ne peut pas dire qu'il croit à la matière, pour lui la matière n'existe pas : « La matière n'est pas et l'âme seule existe (Victor Hugo) », c'est en ce sens qu'il est un étonnant et fantastique philosophe. Voltaire a essayé de se moquer de lui, mais cela n'a pas marché ; Voltaire n'était pas toujours divin, quoi qu'en ait dit Hugo. Rappelez vous sa fameuse strophe :

« Job fut le deuil, Platon la lyre,
Jésus l'hymen ;
Voltaire fut l'éclat de rire
Du genre humain . »

Hugo a donné à Voltaire une importance prodigieuse. On a pu dire de Voltaire qu'il était le second en tout, à la différence de Hugo qui, lui, était le premier en tout. Mais enfin, il faut bien toujours un deuxième dans une classe, elle n'est pas obligée de n'être composée que de premiers.

Dans quelques semaines nous allons voir Le Banquet, peux tu nous donner les idées forces de ce livre de Platon ?
F.B. : Il y en a trois ou quatre, il y a d'abord Diotime de Mantinée. Première idée-force du Banquet de Platon, c'est que les femmes peuvent devenir des prophètes parfaits, ce qui allait à l'encontre des idées de la Grèce comme des idées de l'Inde. D'après les hindous on ne peut aboutir à l'Illumination que dans un corps masculin. Eh bien c'est faux. Et Platon l'avait déjà dit dans Le Banquet.
La deuxième idée-force, c'est la recherche de l'androgynat. Primitivement l'homme était double, il était composé des deux sexes, réunis en un seul. Puis Zeus a brisé cette unité et depuis, les âmes sont séparées l'une de l'autre, elles se recherchent à travers les réincarnations jusqu'à ce qu'elles trouvent leur double androgyne. À ce moment là, elles reconstituent l’unité divine, et n'ont plus besoin de s'incarner. Tout ceci a été dit également par Swedenborg. […]


Peux tu nous parler de Prométhée ?
F.B. : Prométhée, c’est Pramatan. Pramatan est un nom de Çiva. Ce nom signifie : « Celui qui a la connaissance absolue. » Prométhée a probablement existé. Il fut l'un des grands prophètes de l’humanité primitive. Il apporta non seulement le feu, l'idée du feu, mais il apporta également le feu spirituel, la connaissance parfaite. Tous ceux qui le suivent atteignent à cette connaissance. Mais c’est toujours extrêmement difficile parce que nul n’est plus étrange que Prométhée. On a déclaré qu'il avait eu le foie dévoré par un aigle ou par un vautour. Or, le foie représente, si nous en croyons Platon, le troisième centre dans lequel s'incarne, non pas l'âme universelle, mais l'âme inférieure. Il y a trois centres : l’âme divine qui s'incarne au-dessus de la tête, l’âme humaine qui s’incarne dans le front et l’âme imparfaite qui s’incarne dans le foie. Il faudrait donc réunir les trois – l’âme divine, l'âme humaine et l'âme animale – pour aboutir à la synthèse de la trinité cosmique.

Quel est le symbole des liens qui l'enchaînaient ?
F.B. : Il était enchaîné par l'incompréhension des hommes. À chaque fois qu'un prophète arrive, les hommes le comprennent de travers, c'est à dire qu’il y a d'abord un maître qu’il comprend lui même. Ensuite il y en a un autre qui le comprend à moitié, puis un troisième qui le comprend au quart et, ainsi de suite, on arrive à l'incompréhension complète et au contraire du prophète.

François Brousse
Catégories
Peintures
Mots-clés
Entretien, François Brousse, William Blake

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