Conversation - Dialogue entre un musicien et un danseur

"Une histoire avec le conservatoire"
Joséphine Hoskovec et Roman Tachon
Morceau : Tango en Skai
Compositeur : Roland Dyens


« Juste avant le premier cours d’éveil musical, elle pleurait à chaudes larmes. Juste après, elle était radieuse, sa plume rose à la main, me racontant qu’elle avait dû souffler sur cette plume pour ne pas qu’elle tombe au sol. Elle découvrait la danse, et elle était ravie. »
Catherine Hoskovec

J’habite Mont-de-Marsan depuis toujours.
Et, depuis toujours mais d’une différente manière, j’habite également le Conservatoire des Landes. Au creux de ses couloirs, au sein de ses studios, le Conservatoire m’a vu grandir, il m’a accompagné tout au long de ma vie, dans la musique comme dans la danse. Avec des cours de danse contemporaine, de danse classique, de guitare, d’orchestre, de solfège, de musique assistée par ordinateur et même de saxophone, je ne compte plus les heures passées dans ce bâtiment rose, dont les souvenirs ne me quitteront jamais : les odeurs de café venant de la salle de réunion ou bien de transpiration venant des vestiaires, les cris des professeurs de danse par-dessus la musique, les sons des trompettes, flûtes et percussions qui s’accumulent les uns sur les autres lorsqu’on traverse les couloirs, les écriteaux des élèves qui s’ennuient sur les pupitres…
Le thème que j’avais initialement choisi pour mes deux CEC devait retracer mon parcours au Conservatoire, en tant que danseuse mais aussi en tant que guitariste. Que ce soit les pas, les intentions des mouvements, les regards ou bien même encore les musiques, tous les choix qui constituaient mes deux CEC avaient une signification, un lien avec mon passé au CDL.
Alors, à bien des égards, le confinement représente une immense déception. Une impression de ne pas pouvoir achever dignement tout mon apprentissage. Car, au-delà d’un simple examen, le CEC était pour moi une occasion de rendre hommage à toute cette histoire que je partage avec le Conservatoire, ses élèves, ses professeurs. C’était également une occasion de redanser une dernière fois aux côtés de celles qui ont grandi avec moi dans la danse, mes amies d’enfance avec qui j’ai tant partagé de souvenirs.
C’est pourquoi aujourd’hui, j’ai voulu profiter de cette opportunité qu’est le projet « Conversation » pour tenter de retracer différemment, à l’écran, ce qui aurait dû se réaliser sur scène le jour de mon CEC. Accompagné par Roman, qui fait d’ailleurs parti de ceux avec qui j’ai partagé des moments au Conservatoire, j’ai rassemblé tout ce que le Conservatoire m’a permis d’obtenir, en plus de mon apprentissage en danse et en musique. Tout ce matériel constitue alors mon décor, et m’entoure comme le Conservatoire a pu m’entourer pendant ces 18 premières années de ma vie.
L’idée de la conversation apparaît ici comme le lien que j’ai entre la danse et la guitare, deux arts, deux passions que le Conservatoire m’a enseignées et que Roman me permet d’associer.
Joséphine Hoskovec