Colloque l Xérographie-Artistes femmes, 1965-1990. Session 4 / 4
18 et 19 novembre 2021
Pratiques curatoriales
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Intervenants :
Modération par Julie Jones (Centre Georges Pompidou)
00 : 01 : 06 - Jean-Louis Boissier (université Paris 8) : « Toutes les copies » dans Les Immatériaux, 1985
0 : 32 : 51 - Michelle Cotton (Mudam, Luxembourg) : XXérographie
0 : 56 : 07 - Maurin Dietrich (Kunstverein, Munich) Pati Hill : comparez-moi à moi-même
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A propos de ce colloque :
Ce colloque entend offrir un état de l’art sur l’utilisation de la xérographie par les artistes femmes, une pratique qui, à ce jour, n’a fait l’objet d’aucune étude approfondie. Apparue dans le champ de l’art au début des années 1960, la xérographie (du grec xeros, sec, et graphein, écrire) apparaît comme une pratique de l’entre-deux bordée en amont par la photographie et en aval par l’avènement de l’image numérique. Si des artistes masculins l’explorèrent à travers leurs oeuvres – en témoigne de manière paradigmatique The Xerox Book coordonné par Seth Siegelaub –, l’émergence de ce phénomène et son développement, en particulier sur le sol américain, furent essentiellement le fait d’artistes femmes. Souvent considérées comme de simples suiveuses, voire comme de vraies copistes, il n’est pas surprenant que ces dernières aient investi la nouvelle technologie dans un contexte artistique et culturel qui érigeait en valeur suprême le principe d’originalité. Succédant aux grandes oeuvres – souvent masculines – de l’expressionnisme abstrait, les images xérographiques résultaient du détournement de l’usage bureautique de la photocopieuse en vue de produire des compositions inédites qui venaient jeter un trouble sur la distinction par trop simpliste entre l’oeuvre originale et sa copie. Tandis que les années 1970-1980 furent celles de l’apogée du féminisme caractérisé par un activisme contestataire, une autre histoire se profilait dans l’obscurité des ateliers de reprographie des écoles d’art et des copy shops : la xérographie, comme théâtre d’une critique sociale qui, sans être ostentatoire, n’en était pas moins effective. Elle fut ainsi naturellement associée à la notion de « contre-culture » qui privilégiait des moyens de diffusion alternatifs comme l’affiche, le fanzine, l’art postal, la performance ou encore le livre d’artiste. Pratique intermédiale par excellence mettant à mal la notion de spécificité par la production d’une image mécanique infiniment reproductible, la xérographie fut vécue comme une forme de menace à laquelle répondit la montée en puissance de la question du médium, qui devait dominer durablement les débats de la critique d’art. En faisant dialoguer historiens de l’art, critiques, conservateurs, commissaires d’exposition et artistes, cet événement scientifique entend combler une lacune historiographique sensible, en portant un nouvel éclairage sur la scène artistique des années 1960 à 1980, à laquelle la xérographie participa, sourdement certes, mais activement et sur le plan mondial.
En partenariat avec le Getty Research Institute, Los Angeles, l’unité de recherche Histoire des arts et des représentations (EA 4414) – université Paris Nanterre, le Centre Georges-Pompidou et AWARE.
En savoir plus : bit.ly/Xérographie
18 et 19 novembre 2021
Pratiques curatoriales
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Intervenants :
Modération par Julie Jones (Centre Georges Pompidou)
00 : 01 : 06 - Jean-Louis Boissier (université Paris 8) : « Toutes les copies » dans Les Immatériaux, 1985
0 : 32 : 51 - Michelle Cotton (Mudam, Luxembourg) : XXérographie
0 : 56 : 07 - Maurin Dietrich (Kunstverein, Munich) Pati Hill : comparez-moi à moi-même
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A propos de ce colloque :
Ce colloque entend offrir un état de l’art sur l’utilisation de la xérographie par les artistes femmes, une pratique qui, à ce jour, n’a fait l’objet d’aucune étude approfondie. Apparue dans le champ de l’art au début des années 1960, la xérographie (du grec xeros, sec, et graphein, écrire) apparaît comme une pratique de l’entre-deux bordée en amont par la photographie et en aval par l’avènement de l’image numérique. Si des artistes masculins l’explorèrent à travers leurs oeuvres – en témoigne de manière paradigmatique The Xerox Book coordonné par Seth Siegelaub –, l’émergence de ce phénomène et son développement, en particulier sur le sol américain, furent essentiellement le fait d’artistes femmes. Souvent considérées comme de simples suiveuses, voire comme de vraies copistes, il n’est pas surprenant que ces dernières aient investi la nouvelle technologie dans un contexte artistique et culturel qui érigeait en valeur suprême le principe d’originalité. Succédant aux grandes oeuvres – souvent masculines – de l’expressionnisme abstrait, les images xérographiques résultaient du détournement de l’usage bureautique de la photocopieuse en vue de produire des compositions inédites qui venaient jeter un trouble sur la distinction par trop simpliste entre l’oeuvre originale et sa copie. Tandis que les années 1970-1980 furent celles de l’apogée du féminisme caractérisé par un activisme contestataire, une autre histoire se profilait dans l’obscurité des ateliers de reprographie des écoles d’art et des copy shops : la xérographie, comme théâtre d’une critique sociale qui, sans être ostentatoire, n’en était pas moins effective. Elle fut ainsi naturellement associée à la notion de « contre-culture » qui privilégiait des moyens de diffusion alternatifs comme l’affiche, le fanzine, l’art postal, la performance ou encore le livre d’artiste. Pratique intermédiale par excellence mettant à mal la notion de spécificité par la production d’une image mécanique infiniment reproductible, la xérographie fut vécue comme une forme de menace à laquelle répondit la montée en puissance de la question du médium, qui devait dominer durablement les débats de la critique d’art. En faisant dialoguer historiens de l’art, critiques, conservateurs, commissaires d’exposition et artistes, cet événement scientifique entend combler une lacune historiographique sensible, en portant un nouvel éclairage sur la scène artistique des années 1960 à 1980, à laquelle la xérographie participa, sourdement certes, mais activement et sur le plan mondial.
En partenariat avec le Getty Research Institute, Los Angeles, l’unité de recherche Histoire des arts et des représentations (EA 4414) – université Paris Nanterre, le Centre Georges-Pompidou et AWARE.
En savoir plus : bit.ly/Xérographie
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