Pour la troisième fois depuis l’ouverture du Musée, le collectionneur Luc Monteret interviendra au Café-histoire. Venu dans l’Île Rouge pour raisons professionnelles il y a plus de 40 ans, Luc Monteret y a rencontré son épouse malgache. Vivant en France tout en revenant régulièrement dans la Grande Île, il a rassemblé au fil des années une vaste collection de plus de 5000 photographies, documents, titres de sociétés et cartes postales.
Luc Monteret est l’auteur d’un beau livre : « Madagascar il y a 100 ans en cartes postales anciennes ». Il vient de publier cette année un cahier sur les « Pièces et billets en usage à Madagascar à l’Indépendance ».
La poste malgache
Avant 1817, les messages royaux se transmettent par un réseau de coursier. Avec l’ouverture à l’étranger du royaume merina - reconnu Royaume de Madagascar par les puissances européennes - les besoins de communication s’accroissent. Antananarivo, capitale du Royaume est le principal axe desservi par les lignes postales de Radama Ier qui est connecté avec Tamatave et Majunga et plus tard le Sud.
Pour faire parvenir à leurs destinataires les correspondances du souverain, des relais sont établis dans des villages ou dans des postes militaires. Les messagers royaux, appelés Tsimandoa, ont le monopole du transport des dépêches. Les « Mpiandry Taratasy », littéralement « Ceux qui attendent le courrier » sont des soldats placés en résidence fixe dans des relais. En raison des avantages qu’elle fournit, notamment l’exemption d'impôts et de corvée, cette fonction se transmet de père en fils.
Extrait du « Le correspondant », en 1896
Les Tsimandoa ou courriers royaux (sont des) coureurs sans rivaux, aux jarrets d'acier, et qui peuvent, presque constamment au galop, parcourir en peu de jours des centaines de kilomètres. « Leur insigne est une écharpe bleue passée en sautoir, et sur laquelle sont gravées en blanc les initiales R. M. (Ranavalona-Manjaka), surmontées d’une couronne. »
Il n’est aucun étranger de marque qui n’ait eu à son service quelques-uns de ces Tsimandoa chargés de le précéder, de lui préparer des relais, de le conduire, de l’égarer et de le surveiller. Ce sont eux également qui portent aux divers employés du gouvernement, dans toute l’étendue de l’île, les ordres du pouvoir central. A la fois messagers et espions, chargés de transmettre des instructions et de veiller à ce qu’elles soient exécutées, avec quel soin on les reçoit et quels efforts on fait pour les rendre favorables ! ». Un mot de leur part peut, en effet, vous perdre, car ils sont, non seulement des estafettes, mais, en toute vérité, les agents secrets et toujours écoutés du Premier ministre (Rainilaiarivony).
La poste norvégienne
La NMS, société des missions norvégiennes, est fondée par l’église luthérienne à Stavanger en 1842. Un an plus tard, elle envoie ses premiers missionnaires en Afrique du Sud, en pays Zoulou. Le succès qu’elle y rencontre l’incite à essaimer à Madagascar. En 1868, elle établit ses premières missions dans le Vakinankaratra autour de Lohanoro. Les missions s’installent ensuite au sud, en pays Betsileo (création de la mission de Fianarantsoa par Arne Farteinsen Valen en 1878) et Bara (à Ihosy) avec le Révérend Tobias Gahre en 1887.
La dispersion des missions et le besoin de correspondre ou de se réunir périodiquement rend nécessaire la création d’un service de transport du courrier et des colis. D’abord gratuit, le service du courrier qui date des années 1875, devient payant. Deux timbres émis entre 1894 matérialisent les affranchissements, quelle que soit la distance.
Au début de 1897 le Général Gallieni autorise la NMS à poursuivre l'ancien système postal pour toutes les missions où il n'y avait pas de bureau de poste français, mais lui demande de ne plus utiliser ses timbres.
Peu après le Congrès tenu à Betafo à partir du 17 mai 1897, les missionnaires décident de cesser définitivement l’usage de leurs timbres et surtout, de leur service postal.
Luc Monteret est l’auteur d’un beau livre : « Madagascar il y a 100 ans en cartes postales anciennes ». Il vient de publier cette année un cahier sur les « Pièces et billets en usage à Madagascar à l’Indépendance ».
La poste malgache
Avant 1817, les messages royaux se transmettent par un réseau de coursier. Avec l’ouverture à l’étranger du royaume merina - reconnu Royaume de Madagascar par les puissances européennes - les besoins de communication s’accroissent. Antananarivo, capitale du Royaume est le principal axe desservi par les lignes postales de Radama Ier qui est connecté avec Tamatave et Majunga et plus tard le Sud.
Pour faire parvenir à leurs destinataires les correspondances du souverain, des relais sont établis dans des villages ou dans des postes militaires. Les messagers royaux, appelés Tsimandoa, ont le monopole du transport des dépêches. Les « Mpiandry Taratasy », littéralement « Ceux qui attendent le courrier » sont des soldats placés en résidence fixe dans des relais. En raison des avantages qu’elle fournit, notamment l’exemption d'impôts et de corvée, cette fonction se transmet de père en fils.
Extrait du « Le correspondant », en 1896
Les Tsimandoa ou courriers royaux (sont des) coureurs sans rivaux, aux jarrets d'acier, et qui peuvent, presque constamment au galop, parcourir en peu de jours des centaines de kilomètres. « Leur insigne est une écharpe bleue passée en sautoir, et sur laquelle sont gravées en blanc les initiales R. M. (Ranavalona-Manjaka), surmontées d’une couronne. »
Il n’est aucun étranger de marque qui n’ait eu à son service quelques-uns de ces Tsimandoa chargés de le précéder, de lui préparer des relais, de le conduire, de l’égarer et de le surveiller. Ce sont eux également qui portent aux divers employés du gouvernement, dans toute l’étendue de l’île, les ordres du pouvoir central. A la fois messagers et espions, chargés de transmettre des instructions et de veiller à ce qu’elles soient exécutées, avec quel soin on les reçoit et quels efforts on fait pour les rendre favorables ! ». Un mot de leur part peut, en effet, vous perdre, car ils sont, non seulement des estafettes, mais, en toute vérité, les agents secrets et toujours écoutés du Premier ministre (Rainilaiarivony).
La poste norvégienne
La NMS, société des missions norvégiennes, est fondée par l’église luthérienne à Stavanger en 1842. Un an plus tard, elle envoie ses premiers missionnaires en Afrique du Sud, en pays Zoulou. Le succès qu’elle y rencontre l’incite à essaimer à Madagascar. En 1868, elle établit ses premières missions dans le Vakinankaratra autour de Lohanoro. Les missions s’installent ensuite au sud, en pays Betsileo (création de la mission de Fianarantsoa par Arne Farteinsen Valen en 1878) et Bara (à Ihosy) avec le Révérend Tobias Gahre en 1887.
La dispersion des missions et le besoin de correspondre ou de se réunir périodiquement rend nécessaire la création d’un service de transport du courrier et des colis. D’abord gratuit, le service du courrier qui date des années 1875, devient payant. Deux timbres émis entre 1894 matérialisent les affranchissements, quelle que soit la distance.
Au début de 1897 le Général Gallieni autorise la NMS à poursuivre l'ancien système postal pour toutes les missions où il n'y avait pas de bureau de poste français, mais lui demande de ne plus utiliser ses timbres.
Peu après le Congrès tenu à Betafo à partir du 17 mai 1897, les missionnaires décident de cesser définitivement l’usage de leurs timbres et surtout, de leur service postal.
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