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Qu'il est amusant de passer de Wagner transcrit pas Liszt, à Brahms ! Car au-delà du fait qu'ils se soient rencontrés et n'aient peu donné d'intérêt à cette rencontre, c'est avant tout l'opposition fondamentale de leur appréhension relative à la musique qui est intéressant : l'Allemagne de la deuxième moitié du XIXème siècle a en effet connu une farouche lutte de style musical. Brahms, tout comme Schumann, rangé dans la lignée de Beethoven, représentait la musique libre de tout attachement externe, appréciable pour ce qu'elle est, de forme "classique" est accessible à tous. Liszt et Wagner représentaient la musique d'inspiration, qu'elle fasse référence à des ouvrages littéraires, un état d'âme, un fait historique, un lieu précis, ou attachée à un livret d'opéra. La musique allemande oscillait alors à cette époque entre un romantisme soigné et bien cadré, et un romantisme imprévisible, étrange et sans forme figée. Malgré cela, chacun de ces compositeurs a su apporter au Romantisme des mélodies touchantes aux envolées lyriques.

Johannes Brahms était avant tout un pianiste, doué, passionné, et talentueux. Ses oeuvres pour piano proposaient des défis techniques à hauteur des sonates les plus difficiles de Beethoven. Loin des orchestres impressionnants de Wagner, Brahms préfèrera l'intimisme de la musique de chambre, plus ciselée dans son écriture que ne le permet l'orchestre symphonique complet. Il aura dédaigné l'opéra sous toutes ses formes, et écrit "seulement" 10 oeuvres orchestrales, incluant ses 4 symphonies. La 3ème, dont je vous propose ici un extrait du 3ème mouvement. Ce thème musical est d'ailleurs celui du film "Aimez-vous Brahms", et fut repris plusieurs fois dans la chanson populaire (Gainsbourg, Montand, Santana, Sinatra, ...). Pour les "Geeks", on retrouve aussi cette mélodie dans le jeu Civilization IV de Sid Meier, dans une BO riche aux oeuvres musicales de toute époque. Cette troisième syphonie vu sa première représentation être le lieu habituel d'opposition puériles en Allemagne entre les deux romantismes, les progressistes wagnériens sifflant dans le public, motivant d'autant plus les acclamations des partisans plus traditionalistes.

Oui, assurément, il est amusant de proposer ces deux compositeurs l'un à la suite de l'autre ^_^