A première vue, Les Girls pourrait facilement être rapproché d'Un Américain à Paris. Interprétées par Gene Kelly à six ans d'intervalle, ces deux comédies musicales ont pour cadre la capitale française, et résonnent des mélodies de deux géants de Broadway : Cole Porter, pour la première, George Gershwin pour la seconde. Mais la ressemblance s'arrête là, car à l'innocence du film de Minnelli, répond l'ironie de celui de Cukor. Sous ses airs de fantaisie, Les Girls questionne en fait la notion de vérité, grâce à une construction en flashbacks qui nous présente trois points de vue sur la même histoire. Bien malin qui pourra dire laquelle de ces versions est la plus véridique - si tant est que l'une d'entre elles le soit un peu... Même si la splendeur visuelle du film impressionne, c'est par ce thème du mensonge et de la mise en scène de soi que Les Girls s'insère parfaitement dans la filmographie de Cukor, cinéaste d'Indiscrétions, de Two-Faced Woman (La Femme aux deux visages), de Let's Make Love (Le Milliardaire) et de My Fair Lady. Quant à Gene Kelly, il s'essaie ici à un registre moins romantique que dans ses précédents films, son personnage s'avérant à la fois volage, égoïste et manipulateur. L'acteur ignorait alors que ce serait son dernier rôle pour la MGM, le studio qui a fait de lui une star.
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