«Depuis 30 ans, Marseille fonctionne principalement voire uniquement grâce aux solidarités locales»

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Le président de la République est en déplacement pour 3 jours à Marseille. L'occasion de revenir sur les attentes, les espoirs et les carences d'une ville qui lutte. Avec Sophia Hocini, autrice et militante des quartiers populaires.

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Sur le déplacement du président de la République
« Le déplacement d’Emmanuel Macron à Marseille est historique puisque c’est la première fois qu’un président de la Cinquième République passe autant de temps dans une seule et même ville. »
« Je suis un peu déçue qu’un déplacement avec un agenda politique aussi dense ne se soit pas produit bien plus en amont. »
« En novembre 2018, des gens sont morts à cause de leur habitat indigne. Le président de la République aurait du venir se rende compte par lui-même de la situation dramatique dans laquelle est Marseille depuis plus de trente ans. »
« Il y a un manque de volontarisme, un manque de courage et, du coup, une vraie incurie dans la gestion de la ville de Marseille. »
« Marseille est la deuxième plus grande métropole de France mais a aussi l’un des quartiers les plus pauvres d’Europe. »
« Plus que des constats, il est aujourd’hui urgent d’agir parce que l’on parle d’hommes, de femmes et d’enfants qui vivent dans les des immeubles amiantés avec des rats et seulement 400 euros par mois… »
« Depuis 30 ans, je ne comprends pas qu’une ville plus étendue que Paris n’ait que 2 lignes de métro et pas assez de bus. Je peux traverser toutes les rues qu’il faut pour trouver du travail, sans transports, c’est juste impossible. »

Sur la dégradation de la situation à Marseille
« La situation s’est particulièrement dégradée ces derniers mois, notamment avec la crise du Covid. »
« J’ai vu dans ma cité, une explosion pendant le premier confinement, des demandes d’aides alimentaires : je parle de 200 familles sur 3.000 habitants. »
« Je suis inquiète quant à la visite d’Emmanuel Macron à Marseille : j’espère qu’elle aboutira sur des mesures ambitieuses et à la mesure de la situation. Mais je sais aussi que l’on est à 200 jours de l’élection présidentielle et qu’il y a un agenda politique derrière : je crains que ce déplacement ne soit qu’un effet de communication pour marquer le lancement d’une campagne électorale qui ne dit pas son nom. »

Sur les propos de Manuel Valls sur Marseille qui veut « tout raser, tout reconstruire et repeupler différemment »
« Une partie de nos décideurs, de nos responsables, de nos administrateurs ont une vision emprunte de clichés sur la ville de Marseille et sur ses habitants. »
« La ville de Marseille porte à elle seule toutes les inégalités, toutes les violences systémiques, qu’elles viennent de l’Etat, qu’elles soient symboliques, qu’elles soient écologiques. »
« Je n’ai jamais vu aucun élu venir visiter la cité dans laquelle je vis. »
« Des gens font des commentaires sans jamais mettre un pied dans nos quartiers : sauf que, effectivement, cela devient difficile parce que, par exemple, pour se rendre chez moi, une fois arrivé au terminus, il n’y a plus de bus et il faut marcher pas mal. Ca dissuade ! »
« Il y a aussi un problème lié au foncier : Marseille est attractive pour son climat et sa proximité à la mer mais les gens qui arrivent et la gentrification violente font augmenter les loyers… »
« Il faut remettre du service public à Marseille. »
« Aujourd’hui, le premier relai des Marseillais des quartiers nord, ce sont les pharmaciens et les médecins - ils font de l’accompagnement psychologique et social, et ce n’est pas à eux de faire ça. »
« Il faut plus d’Etat avec la réouverture des centres sociaux, des piscines qui fonctionnent, des cinémas de proximité, de l’accompagnement social et psychologique. »

Sur la question de la violence à Marseille
« Sur un territoire de 10 millions d’habitants, de Bastia à Nice en passant par Marseille, il n’y a que 8 procureurs qui s’occupent des questions de justice. »
« Le problème, ce n’est pas le dealer assis sur sa chaise qui va vendre trois barrettes de shit. Le problème, ce sont les réseaux internationaux. Les policiers locaux n’arriveront jamais à enrayer cette problématique. »
« La solution ne peut pas être que pénal : il faut plus d’humain. »
« On produit de la violence quand on a été soi-même victime de violence. Si on ne comprend pas d’où vient cette violence qui commence à l’école, on n’y arrivera pas. »
« Quel signal donne-t-on à un enfant qui entre à l’école à 5 ou 6 ans quand il lui pleut sur la tête et que le toit de son école s’effondre ? Si aujourd’hui, l’école n’est pas capable de respecter les enfants et leur famille, il ne faut pas s’étonner (je ne le justifie pas mais je le comprends) qu’à un moment donné, les plus fragiles prennent la porte de la violence. »
Catégories
Alpes Maritimes

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